« Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. » Cet adage, vieux comme le monde de la finance, n’a jamais été aussi pertinent qu’aujourd’hui. Il incarne à l’heure actuelle l’essence même de la stratégie d’investissement la plus robuste : la diversification. Cette stratégie financière, qui semble du bon sens, peut transformer l’épargnant moyen en investisseur avisé et apporter de très bonnes performances.
Diversifier ses investissements : quand le bon sens apporte meilleure fortune
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Publié le 2 janvier 2025 à 4h30
16%En moyenne, les Français épargnent 16% de leurs revenus mensuels.
Le mythe du ticket gagnant
Nous entendons régulièrement ces histoires à propos d'un éclair de génie boursier que certains investisseurs auraient réussi à anticiper pour faire fortune. Ces récits, bien qu’alléchants, créent des comportements biaisés chez les épargnants à la recherche du bon coup financier. En effet, la réalité est bien moins glamour et beaucoup plus pragmatique : il faut “répartir ses œufs dans différents paniers”. Ce choix ne traduit pas un manque d'audace, mais une volonté de rationalité, car si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que rien n’est prévisible, surtout en situation d’incertitude économique.
La diversification : bien plus qu'une question de produits d’épargne et d’enveloppes fiscales
Les épargnants savent que diversifier réduit le risque de leur investissement. On le constate. Pour autant, ils ont souvent tendance à croire qu’investir dans deux contrats d’assurance-vie plutôt qu’un, ou qu’avoir un plan d’épargne retraite (PER) et une assurance-vie leur assure cette diversification tant recherchée. Mais cela reste une approche erronée. Diversifier ne consiste pas simplement à multiplier les enveloppes fiscales ou les assureurs, mais à répartir ses investissements au sein de ces enveloppes fiscales sur différents types d'actifs (actions, obligations, immobilier…), dans différents secteurs d'activités et sur différentes zones géographiques.
Aujourd'hui, grâce à l’offre d’investissement disponible, il est possible de diversifier son épargne dans un seul contrat assurance-vie ou PER et d’accéder à des fonds indexés, mondialement diversifiés, permettant d'investir sur des marchés entiers plutôt que sur des titres individuels.
Diversifier mondialement son investissement pour plus de performance
Les statistiques ne mentent pas. L’étude « Global Investment Returns Yearbook 2019* » du Credit Suisse a démontré qu’investir dans un portefeuille mondial, corrigé par le risque, en 1899 (si cela avait été possible) aurait été une excellente décision d'investissement plutôt que d'investir individuellement sur les marchés boursiers nationaux. Pourtant, beaucoup d’investisseurs continuent de souffrir d‘un biais domestique et privilégient le secteur géographique où ils résident pour investir. Or, en adoptant une vision mondiale, ils limitent les fluctuations dues aux événements locaux et profitent des opportunités offertes par des économies en plein essor ailleurs dans le monde.
Le temps long est l’allié de l’investisseur
La diversification paie sur le long terme. On constate que le deuxième meilleur ratio de Sharpe, qui mesure la rentabilité corrigée par le risque, est obtenu en investissant à l'échelle mondiale. C'est la preuve que la patience et la diversification sont les piliers d’un investissement réussi. Lorsque les portefeuilles vont mal, il ne faut pas oublier que la norme c’est qu'ils aillent bien. Un investissement diversifié et peu coûteux sur le long terme offre une rentabilité raisonnable corrigée par le risque pris.
En conclusion, la diversification n'est pas qu'une stratégie d'investissement, c'est une philosophie de vie financière pour dormir sur ses deux oreilles… ou du moins sur un matelas bien rembourré de rendements équilibrés. Dans un monde où l'incertitude est une constante, répartir son risque n'est pas de la prudence excessive, c'est du bon sens. Après tout, comme un autre adage nous le dit : "Mieux vaut plusieurs petits paniers qu'un grand panier troué."