Mettre son ego au service du développement du capital qui nous est confié plutôt que vers la recherche d’un pouvoir personnel ; Un capital humain, productif, commercial et plus largement un capital d’entreprise.
Pour moi, diriger c’est faire grandir
Faire grandir, c’est accepter d’exercer le pouvoir qui nous est confié en choisissant délibérément de tourner son attention et son intention vers l’autre, vers ce qu’il est, et aussi vers ce que le collectif a à accomplir et à offrir au monde.
Grandir, c’est par essence se dépasser, prendre le risque de tenter des choses nouvelles et accepter qu’il aille de pair avec le droit à l’erreur, première étape vers la réussite. C’est donner l’exemple en tant que leader, en acceptant de se montrer faillible, vulnérable, loin de la vision hiérarchique classique.
Grandir c’est expérimenter. Le dire ne suffit pas. Il faut faire vivre les choses pour ancrer en soit une nouvelle pratique, une nouvelle compétence. Depuis deux ans que je suis à la tête de Medtronic France, j’ai pu voir grandir l’entreprise, son collectif : les femmes et les hommes qui sont ses forces vives.
Je me suis concentrée sur 3 axes fondateurs :
1. Créer et garantir un cadre de travail inclusif, où chacune et chacun peut être soi-même, où la parole est libérée et orientée avec bienveillance vers le développement du bien commun qui nous est confié. Un cadre où le leader, en s’autorisant à être soi-même, autorise l’autre si, il ou elle, le souhaite, à faire de même, pour construire ainsi une culture de l’authenticité.
2. Définir une vision explicite, réaliste, ambitieuse et inspirante vers laquelle chaque membre de l’équipe et de l’entreprise a envie et peut projeter ses efforts pour se mettre en mouvement en comprenant et se concentrant sur ce qui est à sa main.
3. Construire en équipe une trajectoire, en estimant avec réalisme d’où l’on part, les obstacles sur notre route et les moyens que l’on se donne pour atteindre notre cible. Donner autant d’importance et de reconnaissance à la mesure classique du résultat chiffré qu’à la mesure des progrès réalisés sur notre trajectoire, et adapter au fil du temps cette trajectoire tant aux circonstances qu’aux moyens en présence.
Pour que le faire grandir s’inscrive durablement dans la culture de l’entreprise, il faut capitaliser sur les managers et leaders afin de révéler leur potentiel, et donner à chacune et chacun l’envie et les moyens de devenir une meilleure version de soi-même. Donc, créer une véritable communauté où chacun choisit d’en être, trouve sa place et ressent le besoin de réussir ensemble, en comptant les uns sur les autres, en étant là les uns pour les autres.
Faire grandir c’est donc aussi comprendre qu’il y a autant de façons de faire grandir que de diriger : à chacune et chacun de trouver sa voie. La mienne repose sur le triptyque : humilité, générosité, persévérance.
La beauté de ce chemin du faire grandir, c’est qu’il permet d’autonomiser les équipes et de les regarder avec plaisir et émotion travailler ensemble, tenter et réussir des choses que personne n’aurait jamais imaginé.
Et puis surtout, faire grandir nous fait grandir en tant que dirigeant par la création même d’une entreprise auto-apprenante. La trajectoire est enclenchée, la dynamique est palpable, et l’on peut soi-même penser à la suite, en ayant la fierté d’avoir porté ce capital humain plus haut, et en devenant riche de ce que l’on a donné et reçu, plus riche de ce qu’on a partagé.
C’est en acceptant de dépersonnaliser le pouvoir qu’on l’humanise !