L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a maintenu la note de la dette française à AA-, le 28 février 2025, tout en lui attribuant une perspective négative. Ce changement reflète les inquiétudes grandissantes sur la capacité du gouvernement français à stabiliser ses finances publiques, sous forte pression, et à assurer une réduction durable de son déficit.
Dette : Standard & Poor’s menace de dégrader la note de la France
Selon Standard & Poor’s, le gouvernement ne fait pas assez pour réduire la dette
Le 28 février 2025, l’agence notation Standard & Poor’s (S&P) a décidé de conserver la note de la France à un niveau AA-, synonyme de « haute » qualité de crédit. Mais son changement de perspective, qui passe de « stable » à « négative », indique une possible dégradation future. S&P met en avant un soutien politique jugé « limité » aux réformes nécessaires pour renforcer la consolidation budgétaire. Les mesures actuelles, notamment celles visant à réduire le déficit, sont considérées comme temporaires, ce qui crée une incertitude sur la stratégie budgétaire après 2025. Par ailleurs, l’agence prévoit une chute de la croissance du PIB sous la barre de 1% en 2025, aggravant les risques pour la dette publique.
Face à cette annonce, le ministère de l’Économie a reconnu l’importance du défi à relever pour redresser les finances publiques du pays. Le gouvernement assure que la loi de finances pour 2025 marque un tournant avec la mise en œuvre de nouveaux dispositifs de contrôle budgétaire. Ces outils visent à encadrer les dépenses de manière stricte afin de prévenir tout dépassement des prévisions et d’éviter une éventuelle dégradation de la note. Le ministère a souligné que le maintien de la note AA- reflète malgré tout la solidité de la situation financière de la France, même si S&P reste prudente.
Dette : conscient du problème, le gouvernement s’efforce de mieux faire
Afin de pallier ces incertitudes, le gouvernement a annoncé début février 2025 la mise en place de nouveaux outils de pilotage budgétaire. Ces outils incluent des réunions mensuelles entre les responsables des dépenses publiques pour s’assurer du respect des objectifs budgétaires. Le ministre de l’Économie Eric Lombard, en collaboration avec Amélie de Montchalin, responsable des Comptes publics, doit dévoiler un plan d’action visant à renforcer la discipline budgétaire et à améliorer le contrôle des dépenses publiques. Ce plan s’inspire des recommandations d’un comité d’experts et vise à rassurer les marchés financiers ainsi que les agences de notation, telles que S&P, qui continuent de surveiller de près la gestion des finances publiques françaises.
La note de la dette de la France reste également suivie par d’autres agences de notation comme Moody’s, qui l’a classée Aa3 avec une perspective stable, et Fitch, qui partage l’évaluation de S&P avec une note AA- et une perspective également négative.