Le ministère des Transports est secoué par une affaire impliquant Philippe Tabarot. Visé par une enquête pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts, l’actuel ministre et ancien sénateur fait face à de lourdes accusations qui pourraient mettre à mal sa carrière et le gouvernement en place.
Détournement de fonds publics : Philippe Tabarot, ministre des Transports, sous enquête
Les détails de l’enquête en cours
Selon les informations de Franceinfo et confirmant une information du Monde, la justice s'intéresse de près à Philippe Tabarot suite à des signalements de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Une enquête, lancée le 29 juillet 2021 par le Parquet national financier, vise à éclaircir les activités du ministre durant son mandat à la mairie du Cannet et au sein du Groupement d'intérêt public de cette même ville.
Une perquisition menée le 30 novembre 2022 à son domicile ainsi que dans les locaux de la mairie a marqué une étape clé de l'enquête. Des documents et dossiers sont actuellement analysés pour déterminer l'étendue des infractions commises par l'ex-sénateur des Alpes-Maritimes, qui détenait également des postes influents au sein de la municipalité.
D’importantes rémunérations perçues
Entre avril 2018 et novembre 2020, Philippe Tabarot a occupé plusieurs postes lucratifs, notamment celui de directeur du GIP, où il a été rémunéré près de 6.900 euros par mois et 82.473 euros net en 2019. De plus, il a reçu près de 4.500 euros par mois pour un poste de chargé de mission dédié au développement touristique et culturel de la ville du Cannet.
De août à novembre 2020, il a perçu un salaire net de 17.997 euros, correspondant à environ 4.500 euros mensuels, pour son rôle de chargé de mission auprès du GIP, dédié au développement touristique et culturel du Cannet. En parallèle, durant l'année 2019, sa rémunération en tant que chargé de communication pour la commune s'élevait à 15.318 euros, soit 1.276 euros chaque mois.
Des conflits d’intérêts potentiels
Philippe Tabarot a également été actif à l'échelle régionale. Élu au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, il a perçu environ 40.000 euros par an comme vice-président chargé des transports. En 2019, il a déclaré des revenus nets de 137.872 euros, soulignant des conflits potentiels d'intérêts étant donné ses multiples casquettes.
« Je n'ai rien à me reprocher. (...) J'ai travaillé de manière effective avec des rémunérations qui sont encadrées dans la plus grande transparence », a déclaré Philippe Tabarot lors d’un déplacement dans des propos partagés par Franceinfo. « Si j'avais fait quelque chose de tellement répréhensible, je n'aurais pas été choisi pour faire partie aussi de ce gouvernement. Je suis très serein sur ces questions », a-t-il ajouté. Philippe Tabarot n’a pas encore été entendu par les enquêteurs.