Avec des taux immobiliers record, il devient de plus en plus onéreux d’emprunter pour acheter un bien. Le marché immobilier en souffre, les acheteurs aussi. Un cycle infernal qui devrait se poursuivre dans les prochains mois.
Des taux immobiliers toujours plus élevés, 6% d’ici la fin de l’année ?
Le marché de l'immobilier connaît des changements majeurs en termes de taux d'intérêt pour les prêts. Selon les nouvelles données du Journal officiel, les taux d'usure pour septembre atteindront 4,23% pour les prêts de moins de 10 ans, 5,28% pour les prêts entre 10 et 20 ans et 5,56% pour les prêts sur 20 ans et plus. Ces taux surpassent largement les chiffres enregistrés ces dernières années. Par exemple, certaines banques proposent des taux immobiliers à 5% sur des crédits de 25 ans, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis 15 ans. Le durcissement des conditions de crédit n'a pas seulement un effet sur les taux d'intérêt. Il a également un impact significatif sur la capacité d'emprunt des ménages. Les professionnels du secteur, y compris le courtier Vousfinancer, prévoient que le taux plafond pourrait grimper jusqu'à 6% d'ici à la fin de l'année.
Vers des taux immobiliers aussi élevés qu'en 2008
Si un ménage pouvait emprunter 300.000 euros il y a deux ans, cette somme se réduirait à 200.000 euros avec l'instauration des taux à 5%. Les banques sont également plus exigeantes en termes d'apport personnel, exigeant en moyenne un apport de 20% selon Vousfinancer. Au-delà des taux d'intérêt, d'autres critères entrent de plus en plus en jeu dans l'octroi de crédits immobiliers. Le diagnostic de performance énergétique (DPE) prend notamment de l'importance. Certaines banques sont désormais plus sélectives et exigent un apport supplémentaire pour les logements mal notés en énergie, surtout s'ils sont destinés à la location.
Des critères d'octroi en constante évolution
La Banque centrale européenne (BCE) avait commencé à augmenter les taux d'intérêt il y a plus d'un an. Cet été, face à la persistance de l'inflation, elle a opté pour un nouveau tour de vis monétaire. Cette décision a forcé la Banque de France à passer d'un ajustement trimestriel du taux d'usure à un ajustement mensuel, une mesure qui sera en place jusqu'à début 2024. La rapidité de la hausse est frappante. En fin d'année 2022, le taux était à peine supérieur à 3%. Or, il a franchi le seuil des 5% au début de l'été.