A priori, face aux dérèglements climatiques, les émissions de CO2 dans l’atmosphère doivent être fortement réduites. On peut comprendre qu’il faille commercer par tenter de réduire les émissions des sites industriels les plus polluants. On estime que plus de 10% des émissions de CO2 du pays sont produites par 50 d’entre eux. Sur le papier, c’est parti.
Dérèglement climatique : comment décarbonner ?
Gagner 24 millions de tonnes par an d’ici à 2030 signifierait qu’on soit en mesure de réduire d’un facteur 2 les émissions. Les engagements de l’État et les subventions à la clé couronnent le tout. De leur côté, les sites industriels ont accepté, contraints et forcés, de relever le défi. La réduction devrait permettre d’atteindre plus de 48% de réduction pour 2030.
Le coût de l’opération
Les fonds nécessaires à ce développement dépasseront les 30 Md€ et se monteront à 50 Md€ si on tient compte de l’ensemble du milieu industriel français. Cette réduction d’émission de CO2, requiert une fourniture supplémentaire d’énergie électrique. Elle est estimée aujourd’hui à plus de 50 TWh dont 20% devrait parvenir d’une production supplémentaire de biomasse. Un autre défi à relever. Le nucléaire sera dans la course. Ce n’est pas l’éolien et le solaire qui parviendront à fournir l’énergie électrique nécessaire. Emmanuel Macron a promis 10 milliards d’euros de subventions si cet objectif est atteint.
Le choix de l’hydrogène propre
Les premières actions passeront en partie par ce qu’ils appellent la capture et la séquestration du CO2. Ceci représentera pour 2030, le tiers de l’objectif à atteindre. Pour maintenir l’activité, l’hydrogène propre est sensé avoir pris en partie le relais bien avant cette date.
Pour y parvenir, la France a choisi d’intégrer dans sa stratégie les « hubs territoriaux » d'hydrogène. Rappelons qu’un hub d’hydrogène se caractérise par la présence sur un territoire donné d'un ensemble cohérent d'activités de production, consommation, transport, distribution et stockage d'hydrogène renouvelable et bas-carbone. Les implantations se feront dans un premier temps autour des grands ports français. Le complément de réduction des émissions de CO2 aura lieu d’ici 2050. Il nécessitera en plus de l’hydrogène propre opérationnel une très forte augmentation de production d’énergie électrique…
Coup d’envoi : pour quels résultats ?
Le défi à relever est considérable : confirmer le choix de l’hydrogène propre et s’assurer que la production d’énergie électrique supplémentaire ne soit pas génératrice, elle-même, d’importantes émissions carbonées. Les grands groupes industriels ont accepté les enjeux. Leurs feuilles de route sont explicites. Les travaux sont démarrés. La route sera longue mais le temps est compté. Les aides et les soutiens de l’État-partenaire devront être sans appel, à quel coût ? Pour quels résultats ? Seul le Royaume-Uni s’engage sur la même voie.