Près de 30.000 entrepreneurs ont dû cesser leur activité au premier semestre 2024, soit une hausse de 18,4% par rapport à la même période en 2023. Les petites et moyennes entreprises sont particulièrement touchées, apprend-on de la dernière édition de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs établi par le cabinet Altares et l’association GSC.
Dépôts de bilan : 30.000 entrepreneurs de plus au chômage !
Les charges salariales, les dettes et la forte concurrence sur les appels d’offres plombe les PME
Le premier semestre 2024 a été marqué par une augmentation préoccupante du nombre de chefs d’entreprise ayant perdu leur emploi. En effet, selon les données de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, établi par le cabinet Altares et l’association GSC, ce sont 29.958 dirigeants qui se sont retrouvés sans activité, soit une hausse de 18,4% par rapport à la même période en 2023. Ce chiffre, qui rappelle les sombres années d’il y a une décennie, témoigne de la fragilité accrue des petites et moyennes entreprises (PME) en France. La majorité des entrepreneurs touchés sont à la tête de petites structures de moins de cinq salariés, représentant près de 90% des pertes d’emploi. Cette situation s’explique en partie par la faiblesse des structures financières de ces entreprises, qui peinent à faire face à des charges salariales importantes, à rivaliser sur les appels d’offres, ou encore à rembourser les dettes contractées, notamment celles liées à la crise sanitaire.
L’analyse des données montre également que l’âge médian des entrepreneurs concernés est de 45,8 ans, avec une forte proportion de dirigeants dans la tranche d’âge de 40 à 50 ans. Près d’un tiers des chefs d’entreprise ayant perdu leur emploi sont âgés de plus de 51 ans, tandis que les jeunes entrepreneurs de moins de 26 ans semblent relativement épargnés avec seulement 704 pertes d’emploi. Cette répartition par âge souligne une vulnérabilité accrue pour les entrepreneurs en milieu de carrière, souvent engagés dans des projets de plus grande envergure ou à des stades critiques de développement de leur entreprise.
Secteurs en crise : la construction et le commerce en première ligne
Certains secteurs sont touchés plus que d’autres. La construction, qui représente plus d’un quart des pertes d’emploi, a vu 7.669 chefs d’entreprise perdre leur emploi, soit une augmentation de 34,2% par rapport au premier semestre 2023. Les difficultés du marché immobilier pèsent lourdement sur l’ensemble de la filière, impactant notamment les entrepreneurs dans la maçonnerie générale, la construction de maisons individuelles et les travaux de peinture et de vitrerie. Les agences immobilières, quant à elles, enregistrent une hausse dramatique de 66,4% des pertes d’emploi, illustrant l’ampleur de la crise qui secoue ce secteur.
Le commerce n’est pas épargné non plus, malgré quelques signes encourageants dans certaines activités BtoC. Au total, 6.456 commerçants se sont retrouvés sans emploi, soit une augmentation de 15% par rapport au premier semestre 2023. Le secteur de l’hébergement et de la restauration est également touché, avec 3.734 pertes d’emploi, dont une part importante dans la restauration rapide. Même si cette augmentation (+7,6%) reste inférieure à la moyenne nationale, elle reflète les difficultés persistantes dans ce secteur. D’autres secteurs comme le transport et la logistique subissent une dégradation notable, avec une hausse de 30,5% des pertes d’emploi, marquant un affaiblissement généralisé de l’économie française au cours de cette période.