Frais médicaux : pourquoi dépense-t-on davantage dans certains départements ?

Quels liens existe-t-il entre le département de résidence et la propension à dépenser peu ou, au contraire, beaucoup, pour se soigner ? Dans une nouvelle étude, la DREES, le service des statistiques du ministère de la Santé, fournit un élément de réponse.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 9 mai 2023 à 10h17
dépenses de santé
En moyenne natinoale, 81% du total des dépenses de santé sont remboursées par l’assurance maladie obligatoire, soit 2.224 euros en moyenne par patient. - © Economie Matin
2.224 eurosEn moyenne natinoale, 81% du total des dépenses de santé sont remboursées par l’assurance maladie obligatoire, soit 2.224 euros en moyenne par patient.

Dépenses de santé : la structure démographique du département joue un rôle de premier plan

Les dépenses de santé, qui ont beaucoup augmenté ces dernières années, varient considérablement d'un département à l'autre, avec des disparités importantes entre zones rurales et urbaines. Plusieurs facteurs expliquent ces écarts, tels que les structures démographiques, l'accessibilité de l'offre de soins et le montant des dépassements d’honoraires.

Selon leur département de résidence, les Français ne dépensent pas pareil pour se soigner. Les différences de dépenses de santé entre départements sont en partie dues aux structures démographiques de chaque département, la demande de soins étant fortement liée à l'âge et, dans une moindre mesure, au sexe, explique la DREES, le service des statistiques du ministère de la Santé, dans une nouvelle étude. Après correction des facteurs d'âge et de sexe, les écarts de dépenses sont plus faibles dans le nord-ouest et, dans une moindre mesure, dans le sud-ouest, le centre et les Alpes. À l'inverse, ils sont particulièrement élevés dans les départements d'outre-mer, en Corse, dans le nord-est métropolitain et le pourtour méditerranéen.

L’offre de soins a des répercussions directes sur les dépassements d’honoraires

L'accessibilité de l'offre de soins joue également un rôle important dans les écarts de dépenses entre les départements. Dans certains départements du pourtour méditerranéen, où les cabinets de médecins et cliniques font légion, le niveau de dépenses est, sans surprise, élevé. La concurrence pousse en effet les médecins libéraux à pratiquer des dépassements d’honoraires.

Ces dépassements sont notamment pratiqués par les médecins spécialistes, les cliniques et pour les soins dentaires. Il y a aussi les tarifs libres sur certains produits ou actes non pris en charge par l’assurance maladie obligatoire. Et c’est dans ces départements ayant une population aisée que le recours à ce type d’actes est le plus important. Les restes à charge moyens les plus élevés se trouvent à Paris, dans les Hauts-de-Seine, les Yvelines, le Rhône, l'Isère et les Alpes-Maritimes. A contrario, les dépenses de santé sont plus faibles dans l'ouest de la France, où la densité médicale est moindre et où la consommation de soins est plus raisonnée.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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