Démarchage téléphonique : voici la phrase qui fait paniquer les centres d’appels

Le démarchage téléphonique est une plaie moderne qui exaspère 97 % des Français. Qui n’a jamais été interrompu en pleine journée par un appel commercial insistant ? Pourtant, il existe une astuce simple et légale pour dissuader ces sollicitations intempestives. Mieux encore, une nouvelle proposition de loi pourrait révolutionner la manière dont ces appels sont encadrés. Explications.

Par Alix de Bonnières Publié le 1 mars 2025 à 18h00
démarchage téléphonique
Cette phrase qui va vous permettre d'être banni des listes de démarchage téléphonique. - © Economie Matin

Le démarchage téléphonique est un fléau qui n'épargne personne. Malgré des tentatives de régulation, les Français continuent de recevoir des appels commerciaux non répondus. Une étude récente de l'UFC-Que Choisir d'octobre 2024 révèle que 97 % des consommateurs sont exaspérés par ces intrusions répétées. Mais un simple réflexe verbal pourrait suffire à faire fuir les démarcheurs. Une question anodine, mais redoutable : « Comment avez-vous eu mon numéro ? ».

Un cadre légal toujours plus strict, mais inefficace

Le démarchage téléphonique en France est censé être encadré. Des lois existantes, des modifications sont prévues, et des dispositifs comme Bloctel permettent de s'opposer aux appels commerciaux. Pourtant, le problème persiste.

Les limites des dispositifs existants

Dispositif Objectif Résultat
Bloctel Liste d'opposition aux appels commerciaux Inefficacité, peu contrôlée, de nombreuses entreprises ne le respectent pas.
CNIL et RGPD Réglementation sur la protection des données Peu de sanctions, des numéros collectés via des bases de données vendues.
Amendes aux démarches frauduleuses Punir les abus Insuffisantes, les sociétés peu scrupuleuses continuent d'exploiter les failles.

Un renforcement prévu par la loi

Une proposition de loi, portée par le sénateur Pierre-Jean Verzelen, a été adoptée par le Sénat et sera examinée à l'Assemblée nationale le 6 mars 2025. Parmi ses mesures phares :
Interdiction du démarchage sans consentement explicite (au lieu d'un consentement présumé) ; augmentation des sanctions pour les entreprises ne respectant pas les listes d'opposition et contrôles renforcés et retraits de licence en cas de non-respect.

L'objectif est clair : mettre fin aux abus en inversant la logique du consentement. Plus question de devoir se désinscrire après avoir été ajouté à une liste de prospects.

La phrase magique qui met les démarcheurs en fuite

L'idée du moment, relayée par Clubic et testée par plusieurs médias, repose sur une question imparable : « Comment avez-vous eu mon numéro ? ».

Pourquoi cette question est-elle redoutable ?

Il faut savoir que l'article 14 du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose aux entreprises de justifier l'origine des données qu'elles utilisent. Les centres d'appels sont désorganisés et face à cette question, les démarcheurs hésitent, bottent en touche ou raccrochent. Enfin, en posant cette question, on envoie un signal de méfiance qui pousse les centres d'appels à retirer le numéro de leurs bases.

Les retours d'expérience

Libération a testé la méthode : dans plusieurs cas, les démarcheurs ont immédiatement raccroché lorsqu'ils étaient confrontés à cette question. Sur Reddit, des témoignages d'anciens téléopérateurs confirment l'efficacité de cette technique : elle déstabilise les centres d'appels, car la réponse peut exposer des pratiques douteuses. Clubic indique que certaines démarches prétendent utiliser des « listes commerciales », sans jamais préciser leur origine.

Pourquoi cela fonctionne-t-il ?

Les centres d'appel veulent éviter les litiges et préfèrent ainsi abandonner une cible récalcitrante. La plupart des numéros sont en effet récupérés illégalement ou dans des bases peu transparentes. Cela laisse donc une empreinte négative sur le dossier client, limitant les rappels futurs.

D'autres solutions pour en finir avec les appels intempestifs

Bien que la question « Comment avez-vous eu mon numéro ? » soit un excellent premier filtre, elle ne règle pas tout. Voici quelques solutions complémentaires.

Bloquer et filtrer les numéros indésirables

La plupart des smartphones offrent la possibilité de bloquer des numéros, pensez donc à utiliser les fonctions natives de votre téléphone. Par ailleurs, certains modèles proposent un mode de filtrage avancé des appels suspects en activant les filtres anti-spam. Enfin, vous pouvez utiliser une application dédiée comme Truecaller qui permet d'identifier et de bloquer automatiquement les numéros frauduleux.

S'inscrire sur Bloctel (malgré ses limites)

Bloctel permet d'inscrire son numéro sur une liste d'opposition. Bien que le dispositif soit imparfait, il constitue un premier niveau de protection.

Signaler les abus

La CNIL et la DGCCRF peuvent être saisies en cas de démarchage abusif ou d'utilisation illégale de données personnelles.

Changer de numéro en cas de harcèlement intense

Solution radicale, mais parfois nécessaire lorsque son numéro a été diffusé dans plusieurs bases de prospection.

1 commentaire on «Démarchage téléphonique : voici la phrase qui fait paniquer les centres d’appels»

  • SIMON

    J’ai une solution beaucoup plus efficace:
    1) je n’ai jamais eu de téléphone portable.
    2) je ne décroche jamais le téléphone fixe, qui peut sonner toute la journée, cela m’est égal.
    Ceux qui veulent me joindre peuvent m’envoyer un e-mail. C’est ce qu’il y a de plus simple et de plus efficace, depuis des années.

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