Déficit public : la note de 2024 sera finalement moins salée

Les derniers chiffres concernant le déficit public de la France pour 2024 sont moins catastrophiques qu’initialement prévu. Selon le gouvernement, il s’établirait en dessous de la barre des 6 % du PIB, une maigre consolation.

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Par Cédric Bonnefoy Publié le 20 mars 2025 à 16h30
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Déficit public : la note de 2024 sera finalement moins salée - © Economie Matin
6%Le déficit public français devrait passer sous la barre des 6% en 2024.

Un déficit public 2024 moins important que prévu

Le déficit public de la France en 2024 devrait finalement être inférieur à 6 % du produit intérieur brut. Les derniers chiffres du gouvernement sont légèrement meilleurs. Ainsi, l’exécutif anticipe un résultat "un peu meilleur que prévu". Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, attribue cette évolution à une maîtrise plus rigoureuse des dépenses des collectivités locales et à une réduction du déficit de la Sécurité sociale. Ce dernier serait inférieur de trois milliards d'euros aux dernières prévisions.

Les derniers chiffres avancés par le ministère des Comptes publics suggèrent que la Sécurité sociale jouera un rôle central dans cette meilleure tenue des finances publiques. Le déficit de cette branche devrait finalement atteindre 15,3 milliards d'euros, contre une prévision initiale de 18,2 milliards. Cette correction repose notamment sur un ralentissement des dépenses de fonctionnement des collectivités locales en fin d’année, un facteur qui contribue à limiter l’ampleur du déficit global.

Des finances toujours exsangues

Pour autant, cette amélioration relative ne signifie pas l'absence de tensions sur le cadre budgétaire général. Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, auditionné par les sénateurs de la commission des Finances, insiste sur la nécessité d’un pilotage budgétaire "rigoureux" pour garantir la crédibilité des finances publiques face aux engagements européens et aux incertitudes économiques.

Malgré cette perspective plus favorable, le gouvernement doit composer avec des marges de manœuvre limitées et un cadre budgétaire sous tension. L’objectif affiché reste de ramener le déficit sous les 3 % du PIB d’ici 2029, un engagement européen qui suppose un suivi strict de l'exécution budgétaire. Pour ce faire, Bercy met en réserve plus de huit milliards d’euros, une mesure interministérielle visant à anticiper les aléas budgétaires. Amélie de Montchalin a par ailleurs annoncé une réduction des reports de crédits, qui passeront de 23,5 milliards d’euros en 2024 à 16,8 milliards en 2025.

Cette gestion rigoureuse intervient dans un contexte de tensions commerciales internationales, illustré par les frictions entre l’Europe et les États-Unis, à la suite des menaces de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 200 % sur certains produits français. Cette révision s'inscrit dans un contexte où l'exécutif vise un retour du déficit sous une barre acceptable, en dépit d’un effort financier supplémentaire pour la défense.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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