La situation budgétaire de la France devient de plus en plus préoccupante. Lors d’une conférence de presse prévue le 4 septembre dans l’après-midi, le rapporteur général de la Commission des finances du Sénat Jean-François Husson reviendra sur les derniers chiffres budgétaires communiqués par le gouvernement.
Déficit : « La situation est calamiteuse. On est au bord du précipice » alerte le Sénat
Le déficit s'aggrave, les chiffres le montrent bien
Le gouvernement vient de dévoiler les dernières données budgétaires, et le constat est alarmant. En 2024, le déficit public pourrait atteindre 5,6 % du PIB, dépassant les 5,1 % prévus en fin d’année. La situation pourrait empirer en 2025, avec un déficit projeté à 6,2 % du PIB, bien loin des 4,1 % espérés. Cette dérive budgétaire, due à une hausse incontrôlée des dépenses et à des recettes fiscales inférieures aux prévisions, inquiète le Sénat. Jean-François Husson décrit la situation comme "calamiteuse" et "au bord du précipice". Une gestion budgétaire plus rigoureuse semble plus qu'impérative, sous peine de voir la situation se dégrader davantage.
Outre les finances de l'État, les dépenses des collectivités territoriales sont également pointées du doigt. Le ministère de l'Économie et des Finances a averti que ces dépenses pourraient dégrader les comptes publics de 16 milliards d'euros en 2024. Claude Raynal, président de la Commission des finances, estime que l'État ne doit pas rejeter la faute sur les collectivités, rappelant que leurs dépenses représentent seulement 20 % de la dépense publique et 10 % de l’endettement public.
30 milliards d'euros à trouver
Pour 2025, le respect des nouvelles règles européennes nécessitera des économies d’envergure, estimées à 30 milliards d’euros, selon la direction générale du Trésor. Ces économies devront être intégrées au projet de loi de finances (PLF) et au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Cependant, trouver ces 30 milliards s’annonce difficile, surtout sans un gouvernement de plein exercice. « Nous devons agir sur tous les leviers, trouver des économies et de nouvelles recettes », anticipe Claude Raynal. Mais pour certains parlementaires, toucher aux prélèvements obligatoires est hors de question.
La crise politique actuelle ne fait qu'exacerber les difficultés économiques. En l'absence d’un nouveau Premier ministre, la situation budgétaire reste en suspens. L'exécutif se retrouve pour l'instant bloqué et les parlementaires peinent à obtenir des réponses claires. Jean-François Husson critique ouvertement l’attentisme du président Macron, accusant l'exécutif d’avoir perdu trois mois précieux dans la gestion de la crise. Ce retard risque d’alourdir encore la facture pour les finances publiques. Face à l'urgence de la situation, de nombreux sénateurs appellent à des décisions rapides et à la mise en place d'un gouvernement capable de répondre aux enjeux économiques colossaux qui attendent le pays.