En 2024, la France a enregistré un niveau inédit de défaillances d’entreprises, avec plus de 66.000 cas, selon une étude d’AU Group et EY. Plusieurs facteurs, allant des prêts garantis par l’État aux coûts énergétiques, sont à l’origine de cette situation alarmante, touchant particulièrement les secteurs du BTP et de l’immobilier.
Défaillances d’entreprises : le triste record de faillites de 2024
Hausse du coût de l’énergie, PGE… : le lourd passif des entreprises a accéléré les faillites
L’année 2024 a été encore plus sombre en termes de défaillances d’entreprises en France, avec un bilan record de 66.000 dépôts de bilan, contre 56.700 en 2023, révèlent AU Group et EY dans une étude sur le sujet. Ce phénomène s’explique en partie par les difficultés rencontrées par les entreprises à rembourser les prêts garantis par l’État (PGE) contractés durant la crise du Covid-19. Ces prêts, bien que cruciaux pour préserver l'emploi, ont fragilisé des entreprises déjà vulnérables. Le poids de ces remboursements, ajouté à un contexte économique tendu, a contribué à la multiplication des faillites.
À cela s'ajoutent des hausses importantes des coûts énergétiques. La fin du bouclier tarifaire a fait grimper les charges des entreprises, notamment dans des secteurs énergivores comme le BTP. De plus, les tensions géopolitiques internationales, telles que les conflits en Afrique et en Europe de l'Est, ainsi que l’augmentation des droits de douane américains, ont accentué les difficultés pour les entreprises exportatrices, affectant leur capacité à maintenir des marges suffisantes.
Défaillances : l’hôtellerie-restauration, le commerce automobile et le transport sont particulièrement vulnérables
Les défaillances ne sont pas réparties uniformément dans l'économie. Le BTP, l’immobilier et la distribution représentent à eux seuls près de la moitié des entreprises en difficulté. Guillaume Cornu, responsable de l'activité Restructuring chez EY, souligne également la vulnérabilité des secteurs comme l’hôtellerie-restauration, le commerce automobile et le transport, tous frappés par des taux de défaillance supérieurs aux moyennes historiques.
Les petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que les entreprises de taille intermédiaire (ETI), n’ont pas été épargnées. Leur fragilité structurelle les rend particulièrement sensibles aux variations économiques, en particulier face aux obligations de remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE) contractés durant l’épidémie de Covid-19. Les perspectives pour 2025 s’annoncent tendues, avec des difficultés croissantes pour ces entreprises à se refinancer, mettent en garde les auteurs de l’étude.