L’échec, total, des négociations entre le ministère de la Santé, l’Assurance maladie et les médecins généralistes, crée un nouveau risque pour les soins en France. Désormais, les médecins menacent de se déconventionner. Ils ont le droit, mais cela pourrait créer une forte inégalité dans l’accès aux soins en France… où seuls les plus riches pourraient se permettre d’être patients.
Les médecins généralistes menacent de se déconventionner
Se déconventionner pour gagner plus ?
Les médecins généralistes demandaient une augmentation des tarifs conventionnés. Pour une partie des syndicats, c’était 30 euros, pour d’autres 50 euros (contre 25 euros la consultation actuellement). Si le deuxième montant a été d’emblée écarté par l’Assurance Maladie, le premier a été proposé… sous conditions. Et plus, particulièrement, sous réserve que les médecins fassent certains efforts.
Mais ces derniers ont très mal pris cette proposition, tout comme celle d’une augmentation sans conditions de la consultation à 26,50 euros. Bien loin de leurs demandes. Sans compter que les nouveaux tarifs, ne seraient entrés en vigueur qu’en octobre 2024, date de fin de l’actuelle convention.
Et, justement, cette convention est désormais menacée. Les médecins brandissent la possibilité de se déconventionner, tout simplement. Pour gagner plus.
Une médecine pour les plus riches et une médecine pour les plus pauvres
Avoir une convention avec l’Assurance maladie, pour un médecin, n’est pas une obligation. Et chez les spécialistes, les médecins déconventionnés sont nombreux. Pour les généralistes, au contraire, c’est plutôt une tradition que d’être conventionné. Seulement 1% des médecins généralistes est déconventionné.
Se déconventionner permet au médecin de ne pas devoir obligatoirement appliquer le tarif fixé par la Sécurité Sociale pour la consultation, soit 25 euros actuellement. Il peut décider du prix qu’il veut. L’Assurance maladie remboursera au patient le montant fixé par la convention, et la mutuelle pourra prendre dans certains cas en charge le reste.
Et c’est un problème pour l’accès aux soins. Si les médecins commencent à se déconventionner, ce sont surtout les ménages les plus fragiles qui en souffriront. Ils n’auront pas les moyens d’avancer les sommes, voire ne disposent pas d’une mutuelle qui les remboursera par la suite.
Or, on sait que plus de la moitié des Français ont déjà renoncé à des soins pour des raisons de budget. Une part qui ne pourrait qu’augmenter en cas de déconventionnement massif des généralistes.