Piratage : l’ANSSI sur le qui-vive pour les JO de 2024

L’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) vient de publier son dernier rapport ce mardi 27 février 2024 et s’inquiète de la recrudescence des cyberattaques à l’approche des Jeux Olympiques de 2024.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 27 février 2024 à 11h30
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Piratage : l’ANSSI sur le qui-vive pour les JO de 2024 - © Economie Matin
30% Les rançongiciels ont augmenté de 30 % en 2023.

JO 2024 : les cyberattaques pourraient être multipliées par dix selon l'ANSSI

L'année 2023 a été marquée par une augmentation alarmante de 30% des attaques par rançongiciel par rapport à l'année précédente, selon le dernier rapport de l'ANSSI. « Ce panorama 2023 est préoccupant tant par l'augmentation en nombre absolu de cyberattaques que par toutes les différentes composantes qui évoluent », alerte Vincent Strubel, directeur général de l'Agence française de sécurité informatique.

Les Jeux Olympiques, prévus du 26 juillet au 11 août, ne sont pas seulement une vitrine mondiale pour le sport, mais aussi un aimant pour les cybercriminels. Coupure d'électricité, sabotage de la cérémonie d'ouverture des Jeux (lumière, son), QR code dans la rue, chronomètre électronique, smartphones, billetterie, les JO de 2024 représentent une mine d'opportunités pour les pirates. Par conséquent, et comme le souligne l'ANSSI dans son dernier rapport, « les JO de Paris vont être une cible pour tous types de cyberattaques ». D'après l'agence française, les cyberattaques pourraient être multipliées par dix pendant l'évènement sportif, voire même encore davantage du fait du développement de l'intelligence artificielle. Pour donner un ordre de grandeur sur les risques que représentent les JO pour la cybersécurité française, il y a eu plus de 212 millions de cyberattaques rien que sur la cérémonie d'ouverture de JO de Londres, plus de 500 millions pendant les JO de Rio (2016), et plus de 4,4 milliards pendant ceux de Tokyo en 2020 !

Protéger les entreprises et contrer l'espionnage stratégique et industriel

L'ANSSI, qui supervise la protection de 350 entités liées à l'événement, dont 80 critiques, anticipe depuis plusieurs mois des vagues d'attaques qui viseraient, comme précédemment évoqué, à espionner, à extorquer les organisateurs et les participants, voire à perturber le déroulement même des jeux. L'agence française de sécurité informatique a développé un kit d'exercice cyber spécifiquement conçu pour simuler des scénarios de crise en contexte des JO 2024 à destination des dirigeants et des employés des entreprises, cibles privilégiées des pirates informatiques. En s'emparant de leurs identifiants ou en infiltrant leurs dispositifs de communication, les cybercriminels peuvent accéder à des informations sensibles, voire prendre le contrôle de systèmes critiques. Les entreprises seront ainsi confrontées à des risques multiples, allant du vol de données confidentielles à la paralysie de leurs opérations.

L'ANSSI alerte également sur les menaces qui pèsent sur l'espionnage stratégique et industriel. Les groupes de réflexion, les instituts de recherche, et les entreprises de télécommunications sont fréquemment ciblés par les cybercriminels. Leur objectif ? S'approprier des innovations, des données de recherche, ou encore des informations susceptibles de conférer un avantage compétitif sur le marché afin de demander des rançongiciels. Ce sont donc les intérêts nationaux et économiques qui sont directement menacés. L'ANSSI reste néanmoins optimiste : « l'espionnage stratégique et industriel est la menace qui a le plus mobilisé nos équipes (...) On s'est armé pour pouvoir répondre à ce type de menace émergente », a ainsi tenu à affirmer son directeur général, Vincent Strubel.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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