Croissance : du mieux grâce aux JO mais…

L’économie française traverse une période incertaine, marquée par des prévisions de croissance modestes et une inflation en déclin progressif. Selon l’INSEE, qui a publié le 9 septembre 2024 son dernier point de conjoncture, l’évolution de la croissance du PIB français est suspendue à des facteurs internes comme l’investissement et la consommation des ménages, mais aussi externes, liés à la situation internationale.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 10 septembre 2024 à 6h48
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1,6%L'inflation pourrait tomber à 1,6% en 2024.

Croissance : une année 2024 sous le signe de la modération pour la France

L'INSEE anticipe une croissance modeste de 1,1% en 2024 pour la France. Cette prévision est légèrement supérieure aux attentes initiales, plus proches de 0,8% sur l’année, mais reste modérée. Cette amélioration de la croissance est principalement portée par les Jeux Olympiques de Paris, qui devraient ajouter 0,3 point au PIB durant l'été 2024 grâce aux ventes de billets et aux droits télévisés. Cependant, cet effet est temporaire, et l'économie devrait se contracter de 0,1 % au quatrième trimestre, une fois l'élan des JO dissipé.

L’année 2024 devrait voir un ralentissement global, avec une économie poussée par les exportations dans les secteurs de l’aéronautique et du naval, ainsi que par les dépenses publiques, qui ont été essentielles pour soutenir la demande intérieure. « Au total, l’acquis de croissance pour 2024 à mi-année est de +0,9%, pour l’essentiel porté par le commerce extérieur », écrit l’INSEE. «  L’élan pour 2025 serait faible : l’acquis de croissance fin 2024 s’élèverait à +0,2%. »

L’inflation va continuer de baisser en France

L'une des principales évolutions en 2024 concerne l'inflation, qui a considérablement ralenti par rapport aux sommets observés en 2023. En août 2024, l'inflation est passée sous la barre des 2%, et elle devrait continuer à décroître pour atteindre 1,6% d'ici à la fin de l'année. « L’inflation s’est établie à +1,9% en août 2024 (selon l’estimation provisoire) après +2,3% en juillet. C’est la première fois depuis trois ans que l’inflation passe sous le seuil des 2%. »

Cette baisse est due à plusieurs facteurs, dont le ralentissement des prix des matières premières et la stabilisation de la demande intérieure. Cependant, les ménages restent prudents dans leurs dépenses, encore marqués par la hausse importante des prix des mois précédents. L'épargne, en hausse à 17,9% en juin 2024, témoigne de cette prudence. Les ménages préfèrent se constituer une réserve plutôt que de consommer, ce qui freine la reprise de la demande intérieure. « Au total, l’inflation resterait inférieure à +2,0 % d’ici la fin de l’année, et s'établirait à +1,6 % sur un an en décembre 2024. »

Conséquences pour l'économie et les politiques publiques

Malgré une inflation maîtrisée, la faible dynamique de consommation et d’investissement rend l’économie fragile. Les entreprises peinent à investir, en raison de conditions de financement difficiles et d'une demande affaiblie au sein de la zone euro. Mais ça s’améliore. « La confiance des ménages, bien que toujours en deçà de sa moyenne de long terme, se redresse depuis mi-2022, le climat des affaires dans l’industrie agro-alimentaire s’améliore nettement, signe d’une reprise possible de la consommation alimentaire, et les entrepreneurs de l’hébergement-restauration sont optimistes sur leurs perspectives de demande », souligne l’institut de statistiques.

Le gouvernement doit également composer avec un déficit public qui atteint 5,6% du PIB, nécessitant des ajustements budgétaires importants pour respecter les engagements européens. La mise en place de nouvelles mesures d'austérité pourrait aggraver le ralentissement économique, accentuant les défis auxquels la France fait face.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

1 commentaire on «Croissance : du mieux grâce aux JO mais…»

  • Aussi, il faudrait que Barnier ne remplace aucun départ volontaire ou départ à la retraite au seul profit de la réorganisation verticale ou horizontale (vers les territoires) dans la fonction administrative et consultative publique centrale d’Etat qui est pléthorique y compris dans tous les ministères mais en ménageant les fonctions opérationnelles d’Etat c’est à dire Hospitalier, Sécurité, Sureté, Armée, Social … mais également, faire le tri parmi les 800 fondations ou associations, faire de Mayotte un TOM et non plus un DOM actuel (département au profit d’un territoire outre mer) et tout ira bcp mieux sur l’île… je vous le garantie.

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