Le Fonds Monétaire International (FMI) avait déjà dévoilé des prévisions de croissance pour 2023 pour l’Europe en forte baisse.
C’est confirmé une nouvelle fois, avec la publication dimanche 23 octobre 2022 des prévisions régionales.
La croissance européenne sous la menace de la récession
Dans le détail des prévisions régionales, publiées le 23 octobre 2022, le Fonds Monétaire International revient sur le risque de récession qui menace la zone Europe. Le risque de récession technique, soit deux trimestres consécutifs de croissance inférieure à zéro, est désormais moins qu’une simple hypothèse. Ces récessions techniques « pourraient se transformer en récessions encore plus profondes à travers le continent », estime le Fonds Monétaire International.
Parmi les pays qui présentent un risque de récession : l’Italie et l’Allemagne. Leurs prévisions de croissance sont négatives pour l’année 2023. L’Hexagone, si la conjoncture ne se dégrade pas encore plus, s’en sortirait avec une croissance positive mais faible, estimée entre 0,5% et 0,7%. Une croissance économique pour l’année 2023 qui serait alors largement inférieure à celle anticipée par le gouvernement, ce dernier tablant sur 1%.
Or, selon Alfred Kammer, directeur du département Europe du FMI, « plus de la moitié des pays de la zone euro vont connaître une récession technique » en 2023.
Tensions sociales, inflation, énergie… les menaces planent sur les pays européens
Mais les prévisions de croissance sont loin d’être stables : la situation géopolitique et socio-économique en Europe est fortement menacée. En cause : l’inflation élevée, qui devrait rester supérieure à 6% en moyenne dans les économies européennes avancées. Et dépasser les 11% dans les économies européennes émergentes.
Le pouvoir d’achat des ménages en prendra un coup, ce qui pourrait conduire à une intensification des tensions sociales « en réponse à la crise du coût de la vie ». Des tensions qui se sont déjà matérialisées en France en octobre 2022. Tout particulièrement avec la grève dans le secteur des raffineries et dépôts de carburants.
Néanmoins, le FMI s’inquiète de bien pire. « L'un des principaux risques à court terme est une nouvelle perturbation de l'approvisionnement énergétique qui, combinée à un hiver froid, pourrait entraîner des pénuries de gaz, un rationnement et des difficultés économiques plus profondes ». La crise en Ukraine est pointée du doigt, les tensions entre Moscou et l’Union européenne ne faiblissant pas.