Croissance mondiale : les mauvaises nouvelles continuent

La Banque Mondiale a publié un rapport inquiétant le 9 janvier 2024. Une croissance mondiale en berne, des tensions géopolitiques qui ne s’apaisent pas et des pays émergents en difficulté. Des facteurs alarmants pour les années à venir.

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Par Grégoire Hernandez Publié le 10 janvier 2024 à 10h00
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Croissance mondiale : les mauvaises nouvelles continuent - © Economie Matin
2,4 %La Banque Mondiale prévoit une hausse du PIB mondial en 2024 de seulement 2,4%.

Croissance mondiale en 2024 : c'est la plus faible enregistrée depuis 2008 !

La Banque Mondiale prévoit une hausse du PIB mondial en 2024 de seulement 2,4%, marquant un recul pour la troisième année consécutive (la hausse était de 2,6% en 2023). C'est 0,75 point de pourcentage en dessous de la moyenne observée depuis le début des années 2000. Cette tendance à la baisse n'avait pas été observée depuis la crise financière de 2008, si l'on excepte l'année 2020 de la pandémie mondiale. Les tensions géopolitiques actuelles (Ukraine/Russie, Israël/Palestine...) et les perspectives parfois mitigées dans la majorité des pays émergents laissent présager une décennie d'opportunités manquées.

La Chine, deuxième économie mondiale, n'est pas non plus à la fête. Sa croissance devrait chuter de 5,2% en 2023 à 4,5% en 2024, puis à 4,3% en 2025, le niveau le plus bas depuis 1990. Ce ralentissement est le reflet d'une consommation intérieure en baisse et d'un moral des consommateurs en berne. La crise immobilière et l'endettement croissant en Chine sont des facteurs aggravants, impactant négativement les autres économies en développement, notamment celles ayant des liens commerciaux étroits avec l'empire du Milieu. Le vieillissement de la population et la diminution du nombre de populations sur le territoire chinois ne devraient pas permettre un regain de sa croissance dans les prochaines années.

Les pays émergents bientôt en grande difficulté ?

Les économies avancées devraient connaître une faible hausse de leur PIB, de 1,2%, tandis que les pays émergents verront une croissance de 4%. Cependant, cette dernière est freinée par un ralentissement des investissements, tant privés que publics. On peut parler d'une croissance très inégale entre les différents pays du monde. Les tensions politiques, les taux d'intérêt élevés, l'inflation persistante et la fragmentation des échanges commerciaux sont autant de risques qui compliquent une potentielle croissance. La Banque Mondiale souligne l'importance d'adopter des politiques budgétaires plus disciplinées et des régimes de taux de change flexibles pour atténuer ces effets.

Le commerce mondial connaîtra tout de même une amélioration en 2024 par rapport à 2023. Toutefois, il ne devrait représenter que la moitié de la moyenne de la décennie précédant la pandémie. Les pays exportateurs de matières premières, qui constituent deux tiers des pays en développement, sont particulièrement vulnérables à la volatilité des prix. La Banque Mondiale recommande des cadres budgétaires plus rigoureux et une ouverture aux mouvements de capitaux internationaux pour stimuler la croissance. La nouvelle étude publiée par La Banque Mondiale le 9 janvier 2024 indique qu'on a évité le pire, mais rien n'est très rassurant avec toutes ces tensions géopolitiques.

Les projections de croissance par région pour les années 2024 et 2025 

  • Asie de l’Est et Pacifique : 4,5% en 2024 et 4,4% en 2025
  • Europe et Asie centrale : 2,4% en 2024 et 2,7% en 2025
  • Amérique latine et Caraïbe : 2,3 % en 2024 et 2,5 % en 2025
  • Moyen-Orient et Afrique du Nord : 3,5 % en 2024 et 2025
  • Asie du Sud : 5,6 % en 2024 puis 5,9 % en 2025
  • Afrique subsaharienne : 3,8 % en 2024 puis à 4,1 % en 2025

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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