Croissance : alerte au ralentissement post-JO !

Le 14 novembre 2024, la Banque de France a partagé ses prévisions sur l’évolution de l’économie française pour le quatrième trimestre 2024. Après un troisième trimestre stimulé par les Jeux olympiques et paralympiques, l’économie française fait face à des défis majeurs, dont un retour progressif à des niveaux d’activité modérés, une incertitude économique et des pressions externes. Quels impacts ces éléments auront-ils sur la croissance attendue ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 13 novembre 2024 à 11h30
croissance 2024 - Banque de France
Croissance : alerte au ralentissement post-JO ! - © Economie Matin
1,1%La Banque de France prévoit une croissance de 1,1% en 2024.

Une croissance fragile en France après le contrecoup des Jeux Olympiques

L’organisation des Jeux olympiques a fortement contribué à l’activité économique française au troisième trimestre 2024, marquée par une hausse de 0,4 % du PIB. Cette croissance temporaire, alimentée par les recettes de billetterie et les droits de diffusion audiovisuelle, laisse place à un ralentissement prévu au quatrième trimestre.

Selon la Banque de France, le retrait de l’impact des Jeux pourrait même induire une diminution de 0,2 point du PIB. Ainsi, malgré une légère progression attendue de l’activité entre octobre et décembre, les effets positifs observés dans le secteur des services pendant les Jeux ne devraient pas compenser la tendance baissière anticipée pour les mois suivants.

Pour l'ensemble de l'année 2024, toutefois, la Banque de France ne change pas sa prévision de croissance. Elle reste de 1,1% sur l'année, identique à celle de l'Insee et du gouvernement.

Trimestre Croissance (%) Contributeurs principaux
T3 2024 +0,4 Services, tourisme, diffusion médiatique
T4 2024 (prévu) +0,1 à -0,2 Retrait des JO, incertitudes géopolitiques

Les secteurs en difficulté : automobile et bâtiment

Les perspectives économiques de la France pour la fin de l’année ne sont pas homogènes. Dans le secteur industriel, certaines branches peinent à maintenir leur activité, notamment l'automobile, qui subit une concurrence accrue des véhicules électriques chinois et une demande en baisse. La Banque de France souligne également que la production de véhicules électriques souffre d’un carnet de commandes moins rempli, excepté pour l'aéronautique.

Les incertitudes économiques, renforcées par les fluctuations des politiques fiscales et les événements géopolitiques internationaux, affectent également le secteur du bâtiment. Le ralentissement est particulièrement perceptible en novembre, avec une baisse anticipée dans le gros œuvre. En cause, l’attente des clients vis-à-vis du dispositif « MaPrimeRénov’ », actuellement discuté dans le cadre du budget 2025.

Secteur État actuel (Novembre) Facteurs
Automobile Concurrence chinoise, demande en baisse Concurrence, baisse de la demande
Bâtiment Ralentissement dans le gros œuvre Attente de nouvelles sur MaPrimeRénov'
Aéronautique Commandes stables, peu de changement Demande stable

Les chefs d’entreprise interrogés par la Banque de France font état d’une incertitude grandissante qui freine les investissements. La situation géopolitique et l’approche des élections américaines sont des facteurs d’instabilité auxquels viennent s’ajouter les plans sociaux annoncés chez plusieurs grandes entreprises françaises, comme Michelin et Auchan.

Le secteur des services marchands ressent également cette incertitude avec une baisse marquée du recours au travail temporaire pour le deuxième mois consécutif. Cette tendance à l'attentisme affecte aussi bien les investissements que l’emploi, renforçant une ambiance de prudence parmi les entreprises.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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