Croissance : pour l’OCDE, la France n’ira pas mieux en 2025

Mercredi 4 décembre 2024, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a revu ses prévisions de croissance pour la France en 2025, mais aussi du reste du monde. Force est de constater que la situation dans l’Hexagone est bien moins bonne qu’ailleurs…

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 4 décembre 2024 à 15h14
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croissance, france, 2024, ocde, prévisions - © Economie Matin
3,3%L'OCDE prévoit une croissance mondiale de 3,3% en 2025.

L’économie française n’ira pas vraiment mieux en 2025, selon l’OCDE. Un signal inquiétant pour une économie déjà sous pression, alors que des facteurs externes et internes continuent de peser sur les perspectives. Que signifie ce ralentissement attendu ? Quels sont les risques évoqués par l’OCDE ?

France : la croissance revue fortement à la baisse

L’OCDE souligne que les efforts d’assainissement budgétaire prévus en 2025 et 2026 affecteront négativement l’économie française. R2sultat : l’OCDE a abaissé sa prévision de croissance pour la France. Désormais, l’OCDE ne table plus que sur 0,9 % de croissance, contre 1,2 % auparavant.

Bien que les réformes annoncées (et potentiellement censurées) visent à réduire la dette publique, elles pourraient freiner l’investissement résidentiel et des entreprises, neutralisant les effets positifs de l’assouplissement de la politique monétaire. En d'autres termes, l’austérité budgétaire pourrait compromettre une reprise solide.

En 2024, la demande extérieure a permis de stabiliser l’économie française, mais l’organisation anticipe un changement. Selon l’OCDE, à partir de 2025, la demande intérieure devrait progressivement reprendre le relais grâce à une désinflation attendue, augmentant le pouvoir d’achat des ménages. Cependant, ces projections restent conditionnées à une amélioration de l’environnement politique et économique global. Ce qui, ce mercredi 4 décembre 2024 avec la motion de censure du gouvernement ne semble pas être une condition atteinte.

Croissance : l’Union européenne trinque, les Etats-Unis rebondissent

Si la France peine à maintenir une croissance supérieure à 1 %, d’autres grandes économies enregistrent des dynamiques plus contrastées :

Pays Prévision de croissance 2025 Variation depuis septembre
France 0,9 % -0,3 point
Allemagne 0,7 % -0,3 point
États-Unis 2,4 % +0,8 point
Royaume-Uni 1,7 % +0,5 point

L’économie américaine, notamment, se démarque avec une prévision revue à la hausse grâce à une consommation intérieure robuste, contrastant fortement avec le ralentissement observé en Europe. L’Allemagne, quant à elle, reste engluée dans une crise énergétique et une faiblesse industrielle persistante.

Croissance mondiale : les risques d’un protectionnisme exacerbé

L’OCDE alerte également sur les conséquences potentielles du retour du protectionnisme, symbolisé par les annonces récentes du président américain réélu, Donald Trump. Des droits de douane augmentés et des mesures commerciales restrictives pourraient peser lourdement sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, augmentant les coûts pour les entreprises, augmentant l’inflation et freinant l’innovation. Selon le rapport, ces politiques risquent de provoquer une hausse généralisée des prix et d’alourdir les incertitudes pour les investisseurs.

Les conséquences économiques du protectionnisme se chiffrent déjà. Une étude récente estime que les nouvelles barrières douanières pourraient coûter :

  • 533 milliards de dollars à l’Union européenne d’ici 2029,
  • 749 milliards de dollars aux États-Unis,
  • 827 milliards de dollars à la Chine.

Malgré ces signaux inquiétants, la croissance mondiale reste stable à 3,3 % pour 2025, selon l’OCDE. Ce chiffre masque toutefois de fortes disparités régionales, entre un dynamisme américain et des économies européennes en difficulté. La résilience de l’économie mondiale, mise à l’épreuve par des crises successives, dépendra de la capacité des grandes puissances à coopérer plutôt qu’à se refermer sur elles-mêmes.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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