La loi Climat et résilience prévoit d’interdire la location des « passoires thermiques » dès 2025, ce qui pose problème en période de crise du logement. Les propriétaires sont pris entre deux feux : investir dans la rénovation énergétique ou se retirer du marché locatif. Quelles solutions le gouvernement propose-t-il pour démêler ce nœud complexe ?
Crise du logement : vers une catastrophe en 2025 ?
3 ans pour résoudre un casse-tête
L'horizon 2025 marque une échéance critique pour les propriétaires de logements classés G, communément appelés "passoires thermiques". La loi Climat et résilience vient ajouter une couche de complexité en période de crise du logement. Le ministre du Logement, Patrice Vergriete, propose alors une mesure temporaire : offrir un sursis de trois années aux propriétaires prêts à s'engager dans des travaux de rénovation. Le but est clair : donner un peu d'air dans un marché immobilier qui peine déjà à respirer. Mais cette proposition est-elle une véritable solution ou simplement un délai avant l'inévitable ?
"Trois ans, est-ce suffisant ?", se demandent de nombreux propriétaires. Obtenir un accord de copropriété pour engager des travaux n'est pas une mince affaire et peut prendre des mois, voire des années. Ensuite viennent les travaux eux-mêmes. Le ministre Vergriete assure que de simples retouches pourraient permettre de reclasser un logement de G à F. Mais ce changement de classe a un coût caché : la perte de mètres carrés utiles, qui peuvent significativement impacter la rentabilité d'un bien, particulièrement pour les petites surfaces.
Un sursis suffisant pour le gouvernement ?
Au-delà du saut immédiat de G à F, l'objectif à long terme est de parvenir à une étiquette D pour que les logements restent compétitifs sur le marché locatif. Cela signifie que les copropriétés, souvent composées d'un mélange de résidents et de bailleurs, doivent elles aussi s'engager dans des travaux d'envergure. Le défi est donc double : comment faire accepter ces lourds investissements quand chacun a ses propres intérêts à protéger ?
Il est indéniable que le gouvernement commence à mesurer l'ampleur du problème. Cependant, cette prise de conscience arrive-t-elle trop tard ? Le "sursis énergétique" de trois ans est-il une bouée de sauvetage durable ou un simple palliatif à une situation de plus en plus tendue ? La crise du logement et les impératifs écologiques sont deux problèmes qui nécessitent plus qu'une solution de courte durée. Le temps est compté, et chaque décision prise aujourd'hui aura des répercussions pour les années à venir, tant pour les propriétaires que pour les locataires.