Face à une crise immobilière exacerbée et une pénurie de logements sans précédent, un nombre croissant de Français se voient obligés de falsifier leurs dossiers de location pour ne pas finir à la rue.
Immobilier : de plus en plus de Français mentent pour obtenir une location
L'impossibilité d'obtenir une location dans les règles
Tout le monde le sait, la demande de logements excède largement l'offre, surtout dans des zones tendues comme Paris et sa première couronne. Les candidats à la location se retrouvent dans une situation délicate. Selon les données révélées par Imodirect, le taux de dossiers de location comportant des fraudes a atteint des niveaux inquiétants. Près d'un quart des dossiers de location en région parisienne contiendraient au moins un document falsifié, et cela concernerait 1 dossier sur 6 en province.
Depuis des années, on nous indique qu'il faudrait construire près de 500.000 logements par an pour répondre à la demande. Pourtant, rien ne change, c'est même l'inverse, nous construisons de moins en moins de logement au fil des ans. Fiches de paie, avis d'imposition, CDI, garants, nombre de loyers d'avance... les garanties demandées par les agences immobilières et les propriétaires sont de plus en plus impossibles à réunir. Certaines catégories de la population y sont plus habituées que d'autres, notamment les autoentrepreneurs, les intermittents, et les jeunes bien sûr, qui font leur entrée sur le marché du travail et sont souvent payés au SMIC. Désormais, ce sont presque l'ensemble des catégories de la population qui y sont confrontées.
Entre nécessité et risques juridiques : le dilemme des locataires
Avec la crise immobilière, accentuée par le nombre croissant de refus de crédit immobilier, de plus en plus de Français n'ont d'autre choix que de se tourner vers la location. En 2021, 24,7 % des Français étaient locataires de leur résidence principale. En 2023, ils étaient plus de 40 % selon les chiffres de l'INSEE. Se loger en France est devenu un véritable parcours du combattant. Ce phénomène de fraude au dossier de location s'est amplifié suite au premier confinement et le développement d'outils de falsification en ligne, qui permettent de générer une fausse fiche de paie ou encore de transformer un CDD en CDI.
Si une part croissante des Français a recours à la falsification de leurs documents, peu le font avec pour arrière-pensée de ne pas payer leur loyer. Néanmoins, cette fraude, bien qu'elle soit une réponse à un besoin primaire – celui de se loger, n'en demeure pas moins illégale et risquée. La législation française, via l'article 441-1 du Code pénal, punit sévèrement cette pratique, avec des peines pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.