L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron juste après le résultat choc des élections européennes a semé le doute sur les marchés financiers. Cette décision pourrait bouleverser les taux des crédits immobiliers, mettant ainsi en péril les projets de nombreux emprunteurs.
Dissolution de l’Assemblée nationale : les taux des crédits immobiliers à nouveau en hausse ?
Dissolution : un impact sur les marchés financiers
L'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale a eu un impact immédiat sur les marchés financiers, avec une augmentation notable du rendement des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 10 ans. Le rendement a grimpé de 13 points de base en une journée, atteignant 3,22 %. Cette hausse s'explique par l'incertitude politique et la possible montée au pouvoir des extrêmes, ce qui a provoqué une réaction rapide des investisseurs. Une augmentation des rendements des OAT signifie généralement une hausse des taux d'intérêt des crédits immobiliers, car les banques ajustent leurs taux en fonction de ces indicateurs.
Malgré cette instabilité, les banques semblent vouloir maintenir des conditions de prêt favorables. Les marchés n'ont pas réagi de manière excessive à l'annonce de la dissolution, avec une légère augmentation du taux de la dette française. Les banques pourraient continuer à baisser les taux des crédits immobiliers, profitant ainsi du relâchement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). En effet, la BCE a réduit le 6 juin 2024 ses taux directeurs de 0,25 point, facilitant l'accès des banques à des liquidités pour prêter aux ménages. Patrick Artus, économiste chez Natixis, explique pour Capital que les banques n'ont pas de raison de proposer des taux de crédit inférieurs à la rémunération des OAT, ce qui pourrait limiter la baisse des taux immobiliers.
Instabilité politique : une hausse des taux des crédits immobiliers ?
Pour les emprunteurs, la situation reste incertaine. La hausse des rendements des OAT due à l'instabilité politique pourrait entraîner une hausse des taux immobiliers à long terme. Cette évolution serait une mauvaise nouvelle pour ceux qui souhaitent emprunter, car les coûts des crédits immobiliers sont directement corrélés aux rendements des OAT. De plus, l'incertitude politique pourrait ralentir le marché immobilier, car les potentiels acheteurs pourraient hésiter à s'engager dans des projets importants en période d'instabilité.
Les taux immobiliers dépendront largement des résultats des élections législatives anticipées prévues pour les 30 juin et 7 juillet 2024. Si, comme les derniers sondages l'annoncent, le Rassemblement national venait à prendre le pouvoir avec la nomination de Jordan Bardella comme Premier ministre, les marchés pourraient réagir de manière imprévisible. Toutefois, les décisions budgétaires seraient encadrées par l'Union européenne, ce qui pourrait atténuer les craintes des investisseurs.