La hausse rapide des taux d’intérêt en France a entraîné des changements notables dans le secteur des crédits immobiliers : tant le nombre que le montant des prêts accordés sont en chute, du jamais vu depuis 2016.
Crédits immobiliers : baisse record des octrois de prêts
La Banque de France a révélé que le taux d'intérêt moyen des nouveaux crédits immobiliers avait connu une multiplication par 3,5 en seulement 18 mois. Selon une première estimation, le taux pour septembre est attendu à 3,81 % hors frais et assurance pour les nouveaux prêts hors renégociations. Cette augmentation rapide des taux d'intérêt s'inscrit dans le contexte des mesures prises par les banques centrales pour combattre l'inflation, influençant directement la réduction du volume de crédits accordés. Les acheteurs se font rares et les banques prêtent moins volontiers.
La production de crédits immobiliers en panne
Suite à cette augmentation des taux, la Banque de France a également annoncé une baisse notable de la production de nouveaux crédits immobiliers en août dernier. Cette production est passée sous la barre des 10 milliards d'euros, atteignant 9,9 milliards d'euros. Il faut remonter à mars 2016 pour retrouver un tel niveau. Cette situation contraste avec les périodes précédentes où la production mensuelle avait régulièrement dépassé les 20 milliards d'euros, en particulier en octobre 2020, et pendant les mois de mai, juin et juillet 2021, ainsi qu'en avril et mai 2022.
Pas de changement pour les règles d'octroi
L'encours total des « crédits immobiliers » se stabilise autour de 1.300 milliards d'euros, un montant qui reste néanmoins quatre fois supérieur à celui d'il y a 20 ans. La Banque de France souligne que la part des primo-accédants dans l'obtention de crédits à l'habitat demeure significative, représentant environ la moitié de la production totale en 2023. Cette proportion est légèrement supérieure à la moyenne observée depuis 2015. Le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), incluant le ministre de l’Économie et le gouverneur de la Banque de France, a opté pour le statu quo concernant les règles d'octroi des crédits immobiliers, estimant qu'un assouplissement ne serait pas une solution aux enjeux actuels du marché.