Les taux de crédit immobilier de 2023 réservent des surprises, et généralement pas des bonnes. Pourtant, alors que les taux grimpent, certains emprunteurs tirent leur épingle du jeu. Qui sont-ils ? Quels sont les critères qui les favorisent ? Car ils doivent le savoir : ils peuvent encore avoir des taux d’intérêt pour leur crédit immobilier qui ne dépassent pas les 4% par an… Mais ils ne sont pas nombreux dans ce cas.
Crédit immobilier : un taux à moins de 4% ? C’est possible !
Les taux des crédits immobiliers multipliés par 4 en quatre ans
L'année 2023 marque un tournant dans le secteur du crédit immobilier avec une augmentation notable des taux. Selon les dernières données, pour le mois les taux moyens s'échelonnent à 4% pour un prêt sur 15 ans, 4,20% sur 20 ans et atteignent 4,50% sur 25 ans. Cette hausse contraste fortement avec les taux bas historiques observés entre 2020 et 2022, où les taux moyens tournaient aux alentours de 1,05%, 1,25% et 1,45% pour les mêmes durées. Entre début 2020 et fin 2023, en somme, les taux des crédits immobiliers pratiqués par les banques en France ont été multipliés par 4...
Cette augmentation des taux s'explique par plusieurs facteurs, notamment les politiques monétaires de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui a relevé ses taux directeurs à un niveau inédit depuis sa création. Mais l'inflation généralisée et les incertitudes économiques globales pèsent également, sans compter les bénéfices des banques. Malgré ce contexte, certains emprunteurs parviennent à négocier des taux inférieurs à 4%, démontrant l'importance d'un profil solide et bien établi.
Portrait de l'emprunteur idéal en 2023 : qui sont les favoris des banques ?
Les emprunteurs qui bénéficient des meilleurs taux en 2023 partagent des caractéristiques communes, explique le courtier Meilleurtaux qui dresse ce portrait robot le 12 novembre 2023. Ils disposent généralement de revenus élevés, bien au-dessus de la moyenne régionale. Un apport personnel d'au moins 30% du montant du projet est un autre critère crucial… ainsi que de l’épargne. « Ceux qui passent sous les 4%, ce sont ceux qui ont des revenus supérieurs à la moyenne dans leur région, qui peuvent apporter 30% d'apport personnel et à qui il reste un peu d'épargne résiduelle après projet », explique Maël Bernier.
En outre, la stabilité professionnelle et un historique de crédit positif sont des atouts majeurs. Les banques privilégient les emprunteurs avec un contrat à durée indéterminée ou une situation professionnelle stable, réduisant ainsi leur risque de défaut de paiement.
Crédits immobiliers : la hausse des taux bientôt terminée ?
En comparant les critères d'attribution des prêts entre 2020 et 2023, une évolution notable se dessine. Pendant la période 2020-2022, les taux bas étaient plus accessibles, et un plus grand nombre d'emprunteurs pouvaient prétendre à des conditions favorables. Les primo-accédants, notamment, ont pu largement en profiter pour concrétiser leur projet d’achat. Inversement, en 2023, la hausse des taux a resserré les critères d'éligibilité, rendant les prêts moins accessibles pour les profils moyens.
Face à cette situation, les futurs emprunteurs doivent s'adapter. Il est conseillé de maximiser son apport personnel, de stabiliser sa situation professionnelle et de soigner son dossier de crédit. Une bonne gestion de ses finances et une épargne solide sont des atouts indéniables pour négocier des taux plus avantageux.
Néanmoins, Maël Bernier a une bonne nouvelle : « on se dirige vers un palier avec des taux qui devraient se stabiliser dans les prochains mois autour de 4,50% maximum. La barre des 5% ne sera probablement pas atteinte ». Comprenez : si les taux sont aujourd’hui élevés, ils ne devraient plus grimper… voire pourraient baisser légèrement dans le courant de l’année 2024 ou 2025.