Crédit immobilier : du jamais-vu depuis dix ans

Depuis le 1er avril 2023, les taux d’usure sont passés à 4,24% pour les emprunts d’une durée de 20 ans et plus. En parallèle, les taux d’intérêt poursuivent leur envolée et atteignent, en moyenne, 3,30% sur 20 ans. Du jamais-vu depuis 2013. Résultat, les emprunteurs rencontrent beaucoup de difficultés pour décrocher leur prêt. Dans ce contexte délicat, voici les principales questions qu’ils se posent et les conseils que leur donne Artémis courtage.

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Par Ludovic Huzieux Publié le 11 avril 2023 à 5h15
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Crédit immobilier : du jamais-vu depuis dix ans - © Economie Matin
35%Le taux d'effort des ménages est fixé à un maximum de 35% de leur revenu.

Face à l’envolée des taux d’intérêt, est-ce encore le moment d’emprunter ?

Avec la hausse rapide des taux d’intérêt, il est aujourd’hui compliqué d’emprunter pour les acquéreurs. Les conditions d’accès au crédit sont restrictives avec un taux d’endettement maximum de 35 % des revenus (assurance comprise). À tel point que le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) n’exclut pas d’assouplir ces règles rapidement. Si toutefois l’emprunteur parvient à répondre à ces conditions, il a intérêt à emprunter dès aujourd’hui sachant que les taux d’intérêt devraient encore augmenter dans les mois qui viennent.

La banque me propose un crédit « multi-lignes ». Est-ce avantageux ?

Pour financer un projet et bénéficier d’un taux moins élevé, la banque peut proposer de souscrire un prêt sur deux lignes, sur deux durées distinctes, par exemple, sur 12 et 20 ans. Il y a deux écueils à éviter dans ce type de montage. Les frais de garantie sont généralement plus élevés car ils portent sur deux prêts distincts. De plus, il faut faire attention au taux d’assurance appliqué sur la seconde ligne de prêt. Ce dernier est en effet calculé sur le capital restant dû qui baissera moins rapidement. Seuls certains établissements bancaires proposent ce type de montage.

Avec la hausse des taux, le parcours de l’emprunteur a-t-il changé ?

Un emprunteur doit plus que jamais soigner son dossier en évitant, par exemple, les découverts bancaires et en soldant ses éventuels crédits (en cours) à la consommation. Pour y parvenir et mettre toutes les chances de son côté, l’aide d’un courtier est désormais indispensable, sachant que peu de banques acceptent de prêter actuellement. L’emprunteur ne doit pas hésiter à demander à son courtier une lettre de confort. Ce document doit notamment mentionner le montant du prêt que la banque peut accorder à l’acquéreur, en plus de son apport personnel. Il permet de prouver sa capacité d’emprunt et sa solvabilité afin de rassurer le vendeur.

Je souhaite faire des travaux dans mon bien. Faut-il privilégier un prêt immobilier ou à la consommation ?

Pour réaliser des travaux importants dans son logement, il est possible de bénéficier de deux types de crédits. Pour un prêt à la consommation, le montant est plafonné à 75 000 euros et la durée doit être supérieure à 3 mois. Nul besoin de disposer d’un apport pour l’obtenir, ni de présenter des devis détaillés des travaux envisagés (excepté en cas de prêt affecté). Aucun frais de garantie (caution ou hypothèque) n’est facturé et les frais de dossier peuvent se négocier. Toutefois, les taux des prêts à la consommation n’échappent pas non plus à la hausse. Un crédit immobilier, quant à lui, permet d’emprunter sur une durée plus longue (10, 15 ou même 20 ans) et donc de payer des mensualités moins élevées. Mais il est plus compliqué à obtenir pour financer des travaux. Ce type de prêt implique aussi de payer des frais de garantie et de dossier qui peuvent être conséquents. En outre, l’assurance est indispensable tandis qu’elle reste facultative dans le cadre d’un prêt à la consommation.

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Diplômé d’un DESS en Droit des Affaires et d’un LLM de l’Université de Cardiff, Ludovic Huzieux débute sa carrière professionnelle comme juriste d’entreprise. Courtier en crédit immobilier depuis 2007, il cofonde Artémis courtage en 2009. Directeur associé, Ludovic Huzieux est particulièrement en charge de la communication d’Artémis courtage. Il est également son représentant au sein de l’APIC (Association Professionnelle des Intermédiaires en Crédits).

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