Le marché immobilier français est en pleine tourmente. La hausse des taux, cumulée à la hausse des prix des dernières années, conduisent à un ralentissement majeur. Et les conditions d’octroi de crédit immobilier feraient partie des causes de cette situation. Sacha Houlié, député Renaissance de la Vienne et président de la Commission des Lois à l’Assemblée nationale, a proposé un début de solution. Mais…
Crédit Immobilier : vers un endettement plus élevé des ménages ?
La chute de la production de crédits immobiliers en France
La "production" de crédits au deuxième trimestre 2023, soit le nombre de dossiers acceptés par les établissements de prêt, a chuté de 40,8% par rapport à la même période en 2022, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Cette baisse spectaculaire a mis en lumière les difficultés rencontrées par les ménages pour accéder au financement de leur projet.
Or, qui dit difficultés à accéder au crédit dit également impossibilité d’acheter. Le marché immobilier dans son ensemble se retrouve donc victime, collatérale en partie, de la réticence des banques à prêter de l’argent. Ou de leur impossibilité. Car les banques ne peuvent pas déroger aux règles imposées par le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière).
Actuellement, le taux d'endettement maximal des ménages est fixé par le HCSF à 35% des revenus, assurance incluse. Ce taux limite l'accès au crédit pour de nombreux Français, notamment ceux qui sont à la limite de l'emprunt. Ou encore les primo-accédant, qui disposent de moins d’apport… et sont donc obligés d’emprunter des sommes plus importantes.
Sacha Houlié propose un endettement encore plus élevé des ménages
Sacha Houlié, député Renaissance, a suggéré de « relever le taux d'endettement maximal des ménages » pour stimuler le marché immobilier. Il a adressé une lettre au Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), affirme-t-il sur FranceInfo, pour plaider en faveur d'un assouplissement. « On se rend compte qu'il y a plein de Français qui sont à la limite de l'emprunt, qui ne peuvent pas emprunter parce que les règles sont trop strictes. »
Sacha Houlié n'a pas précisé sur FranceInfo le nouveau taux d’endettement maximal proposé. Mais il a insisté sur le fait que les règles actuelles privent de nombreux ménages d'accès au crédit immobilier. Un assouplissement permettrait de « permettrait de débloquer de nombreuses situations individuelles et de donner un nouveau souffle bienvenu aux constructions ou aux rénovations de logement », selon lui.
Immobilier : un assouplissement des conditions de crédit "à l'étude", assure Sacha Houlié
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— franceinfo (@franceinfo) September 24, 2023
Bercy n’est pas contre augmenter l'endettement, mais n’est pas pour non plus
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a indiqué de son qu'il étudiait cette hypothèse d'augmentation du taux d'endettement maximal. Une hypothèse déjà mise sur la table précédemment. Mais Bruno Le Maire avait fini par exclure cette option, craignant une instabilité financière. A-t-il changé d’avis ? Initialement, l'idée était de porter le taux maximum d'endettement des ménages à 37% de leur revenu mensuel, contre 35% actuellement.
Bercy a surtout encouragé les banques à utiliser toutes les flexibilités déjà en place, qui ont été assouplies durant le premier semestre 2023. Car le risque d’une instabilité est réel : si le HCSF autorise un endettement plus élevé des ménages, ces derniers se retrouvent dans une situation plus fragile face au surendettement.
Reste que débloquer le marché immobilier, et tout particulièrement le marché du crédit, pourrait redonner du dynamisme à un secteur en crise. Face à la baisse des nombres de crédits octroyé, qui induit une baisse des ventes et des achats, de plus en plus d’agences immobilières font faillite en France.