Crédit immobilier 2025 : un apport en baisse mais toujours nécessaire

À l’image de la baisse des taux immobiliers, le montant moyen d’apport exigé pour un prêt connaît également une diminution sur l’année, tant pour l’ancien que pour le neuf. Cependant, obtenir un financement sans apport demeure compliqué, car il faut impérativement présenter un dossier solide. Par ailleurs, alors que les taux continuent de décroître, les conditions d’emprunt se desserrent après deux années tendues. Malgré cette évolution, il reste généralement indispensable de fournir un apport conséquent pour convaincre les banques.

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 25 février 2025 à 18h00
Crédit immobilier 2025 : faut-il toujours un apport ?
Crédit immobilier 2025 : un apport en baisse mais toujours nécessaire - © Economie Matin

L’apport, un gage de sécurité pour les banques

Lorsqu’un emprunteur se présente à la banque, l’apport sert avant tout à couvrir les frais annexes liés à l’achat d’un bien, frais de notaire, commissions d’agence, garanties diverses, constituant ainsi un filet de sécurité pour le prêteur. Généralement, ce complément financier représente environ 10 % du montant emprunté.

Le montant de l’apport agit comme un indicateur de sérieux pour les établissements bancaires. Entre 2019 et 2024, la moyenne de l’apport a connu une hausse d'environ 46 % dans l’immobilier ancien et 19 % dans le neuf, signe d’une prudence plus importante face aux fluctuations du marché et à la montée des taux de crédit.

Une baisse des taux qui influence l’exigence d’apport

La récente diminution des taux immobiliers, passant d’environ 4 % à 3 % sur 25 ans en un an, a amorcé une réduction progressive du pourcentage d’apport demandé. Dans le neuf, par exemple, ce taux est passé de 18,1 % à 16,6 % entre février 2024 et février 2025 selon Meilleurtaux, tandis que dans l’ancien, il a reculé de 22,7 % à 20,7 % sur la même période, reflétant une adaptation des conditions de financement. Pour un prêt s’étalant sur 20 ans, les taux moyens se situent désormais entre 3,20 % et 3,35 %. Ces taux attractifs incitent les banques à revoir leurs critères de sélection et à s’ouvrir à des profils qui, auparavant, étaient exclus faute d’un apport conséquent.

Les emprunteurs présentant une situation professionnelle stable, une bonne gestion de leur budget et une capacité de remboursement éprouvée pourront bénéficier de financements sans mobiliser une épargne trop importante. Malgré cet assouplissement, obtenir un crédit sans apport reste l’apanage des dossiers d’exception. Les établissements exigent toujours un profil financier solide, avec des conditions salariales relativement élevées pour emprunter des montants conséquents. Ainsi, même dans un contexte de baisse des taux, l’apport demeure une pièce maîtresse du dossier de financement.

Quel salaire pour obtenir 250.000 euros d'emprunt ?

Le montant du salaire nécessaire pour obtenir un prêt de 250 000 euros varie en fonction de la durée de remboursement choisie. Dès janvier 2024, il devient envisageable d'étaler le crédit sur 27 ans, à condition d'affecter 10 % du montant total de l'emprunt aux travaux, ce qui permet de dépasser le plafond habituel. En janvier 2025, pour un prêt de 250 000 euros étalé sur 10 ans, la mensualité moyenne se monte à 2 514 euros, nécessitant un salaire net avant impôt d'environ 7 182 euros, peut-on lire sur le Figaro Immobilier.

Pour une durée de 15 ans, les mensualités descendent à 1 841 euros en moyenne, avec un revenu mensuel net requis de 5 260 euros. Sur 20 ans, le paiement mensuel se stabilise autour de 1 516 euros, impliquant un salaire net avant impôt de 4 330 euros. Enfin, étalé sur 25 ans, le remboursement mensuel moyen s'établit à 1 328 euros, et un salaire net de 3 794 euros est alors nécessaire.

Des dossier méticuleusement analysés

Si l’horizon 2025 laisse présager des conditions plus favorables, il convient de souligner que cette évolution ne s’accompagne pas d’un relâchement complet de la part des banques. Les établissements restent très attentifs aux risques, dans un contexte où les taux d’intérêt fluctuent encore et où l’environnement économique demeure incertain. Les dossiers seront minutieusement analysés et seuls les candidats ayant démontré une réelle stabilité financière pourront prétendre à des offres nécessitant de mobiliser un faible apport. Les banques continuent d’exiger des garanties solides, et le risque de surendettement reste une préoccupation majeure.

Les conseillers financiers recommandent aux futurs acquéreurs de soigner leur dossier, de constituer des réserves et de prévoir des marges de manœuvre en cas de revalorisation des taux. Cette double exigence, offrir des conditions plus souples tout en maintenant un niveau de sécurité rigoureux, est la clé d’un crédit immobilier pérenne. Pour l’heure, l’opportunité est réelle, mais elle s’adresse avant tout aux profils les plus solides.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

Aucun commentaire à «Crédit immobilier 2025 : un apport en baisse mais toujours nécessaire»

Laisser un commentaire

* Champs requis