Avec une chaine d’approvisionnement déjà perturbée par la crise du Covid, les industriels français sont désormais confrontés à une crise géopolitique et inflationniste d’ampleur. Une grande majorité des industries françaises a subi des pertes économiques importantes au cours des trois dernières années.
Du Covid aux crises géopolitiques et économiques : l’industrie française à la recherche de nouvelles solutions
Les changements dans les paysages géopolitique et inflationniste redistribuent les cartes et surtout bouleversent les inquiétudes à court terme. D’un côté, l’augmentation du prix de l’énergie menace tandis que maraude la hausse généralisée des prix due à l’inflation. Au-delà de ces inquiétudes, la crise géopolitique en Ukraine a également un impact majeur sur le commerce mondial.
Avec des stocks de matières premières épuisés et des livraisons retardées, la production connaît une détérioration par rapport aux années précédentes. Malgré cela, la plupart des industriels estiment avoir mis en place un système fiable pour surmonter les goulets d'étranglement de l'approvisionnement cette année. La stratégie privilégiée reste l'augmentation des stocks notamment des stocks de composants spécifiques et critiques au cours des douze prochains mois. Cette stratégie concerne plus particulièrement les secteurs l’ingénierie, des fabricants informatiques et de l’automobile, où près de la moitié des entreprises ont recours ou planifié cette mesure.
Le concept du juste-à-temps fait également son retour depuis ces douze derniers mois. Néanmoins, les industriels continuent à stocker les composants les plus importants dans leurs entrepôts. L'électronique et la quincaillerie, ainsi que l'industrie textile, le secteur des transports et de l'expédition et l'aérospatiale comptent tout particulièrement sur cette combinaison.
La crise des composants en voie de résolution
Malgré la volatilité persistante de la chaîne d'approvisionnement, l'achat de composants et de matériaux s'est considérablement amélioré au cours des deux dernières années. En effet, la pénurie d'approvisionnement en composants critiques tels que la microélectronique a explosé suite au Covid et connait un ralentissement depuis 2022.
Toutefois, la crise a mis en lumière la portée stratégique de ces puces. Les états ont pris ce problème à bras le corps pour diminuer leur dépendance vis-à-vis d’une chaine logistique multi-pays et asseoir leur souveraineté. La France a annoncé le début de la production de la méga-usine de semi-conducteurs portée par GlobalFoundries et STMicroelectronics, ainsi que la signature du contrat d'aide de l'État au projet. Enfin, l’Europe vient d’annoncer un partenariat avec l’Inde qui produira ses premières puces fin 2024.
S’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les industriels français, leur rapport sur la chaîne d'approvisionnement a changé et a mené vers une nouvelle stratégie : la diversification des fournisseurs comme une stratégie de base ainsi que l'onshoring, c'est-à-dire le recours à des fournisseurs locaux.
Ces stratégies d'indépendance vis-à-vis des fournisseurs individuels, ainsi que les événements de politique mondiale et commerciale, visent à garantir la sécurité de l'approvisionnement en ressources et en composants.