Les médecins libéraux et l’Assurance Maladie ont trouvé un terrain d’entente après six mois de négociations intenses. Un accord semble enfin à portée de main, annonçant une hausse significative des revenus des médecins généralistes et spécialistes.
La consultation chez les médecins généralistes bientôt à 30 euros
Les négociations entre les médecins libéraux et l'Assurance Maladie ont abouti à un compromis qui pourrait redéfinir les tarifs des consultations médicales en France. Après six mois d'échanges techniques et deux journées de négociations intenses, les syndicats de médecins généralistes et spécialistes ont réussi à obtenir des concessions importantes de la part de l'Assurance Maladie.
Augmentation attendue des honoraires des médecins généralistes
Si l'accord est validé, le tarif de la consultation de base chez les médecins généralistes passera de 26,50 euros à 30 euros d'ici la fin de l'année. Thomas Fatôme, le directeur de l'Assurance Maladie, a défendu cet investissement de 1,6 milliard d'euros sur cinq ans, le qualifiant de « soutien fort à la profession médicale ».
Les syndicats, bien que prudents, saluent ces avancées. Franck Devulder, porte-parole du syndicat CSMF, a déclaré : « Est-ce que cela apporte un plus ? Oui ! ». Cependant, Agnès Giannotti, présidente du syndicat MG France, a exprimé une certaine réserve en attendant le texte définitif : « Il y a des avancées, mais il y a des reculades », comme le rapportent Les Échos.
L'accord prévoit également la mise en place de consultations longues pour les patients très âgés, rémunérées à 60 euros. Cette mesure est perçue comme une avancée par MG France, bien que son entrée en vigueur soit jugée tardive et ses conditions restrictives.
À partir de 2026, les généralistes bénéficieront d'une révision de leur rémunération forfaitaire, favorisant une prise en charge globale des patients plutôt qu'une multiplication des consultations. Cette mesure est destinée à reconnaître le rôle central des généralistes dans le suivi de la santé des Français.
Un compromis qui a été long à se mettre en place
Les négociations ont également abouti à des améliorations pour les spécialistes. Après avoir quitté la table des discussions début avril, ils ont obtenu une revalorisation des actes techniques, dont certains n'avaient pas été réévalués depuis les années 1990. Le compromis permet également aux spécialistes de facturer des dépassements d'honoraires plus facilement et d'être rémunérés pour des avis médicaux rendus à la demande d'un confrère, rémunérés de 56,50 à 60 euros.
Le compromis entre les médecins libéraux et l'Assurance Maladie est attendu de longue date. Les grèves et manifestations des médecins ces derniers mois ont mis en lumière leurs conditions de travail difficiles et leur besoin de reconnaissance. De son côté, le gouvernement espère que cet accord contribuera à atténuer les tensions et à répondre aux inquiétudes des Français concernant les déserts médicaux.
La dernière convention entre la Sécurité sociale et les médecins libéraux remontait à 2016 et devait s'appliquer jusqu'en 2021. Les tentatives de renégociation en 2022 avaient échoué en raison de la réticence des médecins à accepter des engagements individuels imposés par le gouvernement. Les discussions, reprises en novembre dernier dans un climat plus apaisé, ont finalement abouti à un compromis collectif visant à améliorer la pertinence des prescriptions, notamment pour réduire l'utilisation des antibiotiques.
L'accord, s'il est validé, pourrait apaiser les relations entre l'exécutif et les médecins, malgré les nombreuses difficultés rencontrées ces dernières années. Toutefois, des tensions subsistent, notamment avec les spécialistes qui soutiennent les cliniques en grève prévue le 3 juin prochain pour protester contre les moyens insuffisants alloués par rapport aux hôpitaux publics.