Laurent Seignobos : « La sécurité des salariés est un combat vital »
L’entreprise Boyer met la santé et la sécurité de son personnel au premier plan de ses priorités. La prévention des risques est structurée de façon méthodique et fait partie prenante de la culture d’entreprise. Entretien avec Laurent Seignobos, son directeur général.
Laurent Seignobos - Elle est essentielle. Pour nous, chez Boyer, la sécurité fait partie de notre ADN. Nous l’abordons comme nous le faisons pour nos autres activités telles que la production, la maintenance, les ressources humaines : c’est-à-dire avec toute la rigueur et l’exigence dont nous sommes capables. La sécurité n’est pas un « plus » qui viendrait agrémenter notre savoir-faire. Elle fait partie intégrante de notre professionnalisme. Notre politique Qualité Hygiène Santé Sécurité Environnement (QHSSE) constitue la base de notre système de management. Pour nous, la sécurité, c’est l’affaire de tous : ainsi, la politique QHSSE de Boyer chaque salarié la connaît et s’est engagé à la respecter. Elle est affichée dans nos locaux et dans les cantonnements sur les chantiers. Elle est communiquée à tout nouvel embauché. Pour nous, la sécurité, c’est également tout le temps : dès la conception d’un chantier, un plan de prévention est mis au point et rédigé par le coordonnateur SPS (sécurité et protection de la santé). Ensuite, nos chefs de chantier veillent à ce que toutes les consignes de sécurité soient correctement appliquées, au jour le jour, sur le terrain.
Laurent Seignobos - Les risques à anticiper et à prévenir dans le bâtiment et les travaux publics sont multiples. Les plus fréquents, au niveau national, restent les chutes. Qu’il s’agisse de chutes de hauteur (échelles, échafaudages, etc.) mais aussi de chutes de plain-pied que le grand public sous-estime trop souvent. Nous devons aussi anticiper les risques de glissades et de trébuchements liés aux déplacements sur des surfaces humides, nivelées ou encombrées. L’exposition prolongée au bruit excessif, les manœuvres d’engins, la manipulation de charges lourdes, les troubles musculo-squelettiques (TMS), le risque électrique, les chutes d’objets, tout cela doit être pris en compte. Notre objectif ultime chez Boyer est le zéro accident corporel, afin que chacun puisse rentrer chez lui en bonne santé après sa journée de travail. Telle est notre conception d’une entreprise humaniste. Nous cherchons à en faire un état d’esprit permanent auprès de tous nos collaborateurs, une véritable culture d’entreprise.
Laurent Seignobos - Je prendrai un exemple très simple : celui des équipements de protection individuelle (EPI). Il s’agit donc du casque, des lunettes anti-projections, des chaussures de sécurité, des gants, des protections contre le bruit, des protections respiratoires… Parfois, ces équipements ont pu être considérés par les générations précédentes comme des accessoires, voire comme des facteurs de moindre efficacité dans l’accomplissement des tâches. En fait il n’en est rien. La vraie efficacité se juge sur le long terme. Il faut rester en bonne santé pour être efficace longtemps. Prenons une image : un pilote de Formule-1 sait parfaitement que s’il veut mener une longue carrière sur les circuits, il doit impérativement mettre son casque à chaque fois qu’il prend le volant, y compris pour un simple entraînement, car l’accident peut survenir dans les situations les plus routinières et les plus banales. C’est la même chose sur un chantier. Même lorsqu’il n’y a pas de risque évident, les EPI sont obligatoires. Chez nous, intégrer les bons réflexes au quotidien est un combat vital