Consommation : smartphone reconditionné, une fausse bonne idée ?

Le marché des produits reconditionnés, en pleine croissance, s’étend désormais bien au-delà des smartphones et tablettes, et attire de plus en plus de consommateurs séduits par les prix réduits et les avantages environnementaux. Toutefois, une enquête menée par la DGCCRF en 2022 a mis en lumière de nombreuses lacunes dans les tests de ces produits avant leur mise en vente… Bonne ou mauvaise affaire ?

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 11 octobre 2024 à 12h30
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Consommation : smartphone reconditionné, une fausse bonne idée ? - © Economie Matin
50%La moitié des établissements de produits reconditionnés inspectés par la DGCCRF ne respectent pas la réglementation en vigueur.

Les produits reconditionnés dans le viseur de la DGCCRF

Selon une enquête de la DGCCRF menée en 2022, près de la moitié des 131 établissements contrôlés dans le secteur du reconditionné ne respectent pas la réglementation en vigueur. Les tests obligatoires sur les fonctionnalités des produits ne sont pas systématiquement effectués. Par exemple, dans certains cas de remplacement de batterie ou d'écran, « les tests attendus ne sont pas systématiquement réalisés », comme le souligne la DGCCRF dans son rapport.

Le rapport met également en avant le manque de traçabilité des tests. En effet, il est souvent impossible de savoir quelles vérifications ont été effectuées et par qui. Les consommateurs, qui cherchent à acheter des produits en bon état, se retrouvent souvent avec des appareils dont la qualité n'a pas été rigoureusement contrôlée. « Près de la moitié des établissements contrôlés n'avaient pas intégré l'évolution de la réglementation », précise la DGCCRF, pointant ainsi des lacunes sérieuses dans l’application des règles.

Un grand manque de transparence

Outre les contrôles insuffisants, le rapport de la DGCCRF dénonce un manque de transparence dans l'information fournie aux consommateurs. Les termes comme « remis à neuf », « grade A » ou « 100 % fonctionnel » varient d’un vendeur à l’autre, créant une confusion pour les acheteurs. La DGCCRF souligne que « les mentions servant à décrire l’état du produit ne sont pas harmonisées » et que cela rend difficile la comparaison entre les offres.

Certaines enseignes n'hésitent pas à utiliser le terme « certifié », laissant entendre qu'un organisme indépendant a validé la qualité du produit. En réalité, il s'agit souvent d'une auto-certification effectuée par le vendeur lui-même. Face à ces pratiques, la DGCCRF a émis de nombreux avertissements et prononcé une vingtaine d’injonctions de mise en conformité. Cependant, l’autorité prévoit de poursuivre ses contrôles pour assurer que les professionnels respectent mieux la réglementation à l'avenir.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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