Prêt-à-porter : Shein entre dans le viseur de l’UE

Shein, le géant chinois spécialisé dans le prêt-à-porter bon marché, n’échappera pas à la Commission européenne. Cette dernière vient de l’ajouter à la liste des géants du numérique qui seront soumis à une législation plus stricte et à des contrôles renforcés.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 26 avril 2024 à 16h46
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Prêt-à-porter : Shein entre dans le viseur de l’UE - © Economie Matin
6%Les plateformes en ligne risquent une amende allant jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires mondial annuel en cas de non-conformité aux règles du DSA.

Shein bientôt soumise au DSA

La Commission européenne accorde 4 mois à la plateforme de vente en ligne de prêt-à-porter Shein pour se mettre en conformité avec sa législation. À partir du mois d'août 2024, le géant chinois, qui compte plus de 75 millions d'utilisateurs mensuels en Europe, prendra officiellement la 23e place sur la liste des plateformes en ligne qui seront soumises au Digital Services Act (DSA). Font notamment partie de cette liste, Google, Amazon, X (ex-Twitter), Booking, Facebook, AliExpress, TikTok, etc.

Cette régulation européenne vise à encadrer le e-commerces et plus généralement les services numériques sur le Vieux Continent. Le DSA s'applique ainsi à toutes les plateformes en ligne qui comptent plus de 45 millions d'utilisateurs. Son objectif ? Garantir une médiation des contenus et que les produits qui y sont vendus ne soient ni illégaux ni dangereux pour les consommateurs européens. En cas de manquement, le DSA prévoit des sanctions très sévères : une amende pouvant s'élever jusqu'à 6% du chiffre d’affaires annuel mondial de la plateforme mise en cause, voire son interdiction pure et simple sur le territoire européen.

« Une mauvaise réputation qui tient à une incompréhension »

Les réactions du côté de Shein ne se sont pas fait attendre. Donald Dung, président exécutif de Shein, a déploré auprès de nos confrères du Figaro une loi « anti fast-fashion » basée sur la « mauvaise réputation qui tient à une incompréhension ». Pour Donald Dung, les principales critiques qui sont faites à la plateforme sont directement liées au « made in China », généralement associé à un fort impact environnemental, mais aussi à ses prix qui défient toute concurrence.

« Pour le régler, Shein a réussi à disrupter le secteur avec son système de production à la demande. Nous ne faisons fabriquer que ce que les clients plébiscitent, quand nos concurrents leur imposent leur style de manière verticale. Notre avantage concurrentiel est la maîtrise totale de la chaîne d’approvisionnement, du tissu brut à la livraison au domicile du client », tient-il à expliquer. « Notre stock d’invendus est proche de zéro, ce qui fait de nous une entreprise exemplaire sur le plan des émissions polluantes, et nous permet de faire profiter nos clients de ces économies de coûts », ajoute Donal Dung. « Nous partageons l’ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l’UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle », conclu Leonard Lin, responsable mondial de Shein.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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