Tout vient à point à qui sait attendre, ou plutôt ici… à qui fait preuve de persévérance. Victime d’une annulation de vol de dernière minute, un voyageur a dû batailler pendant trois ans contre Air France pour obtenir gain de cause.
Vol annulé sans préavis : Air France condamnée
Comme le rapporte Le Dauphiné, un passager ardéchois, prêt à s’envoler, apprend à l’aéroport de Marseille Provence, le jour même de son départ, que son vol a été annulé par Air France. Refusant de se résigner, il s’est engagé dans une procédure judiciaire et a finalement obtenu un remboursement de la compagnie grâce au soutien de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.
Un vol annulé de dernière minute par Air France sans compensation immédiate
Le jour de son départ, le 19 janvier 2022, le passager apprend que son vol est annulé. Air France ne lui offre ni vol de remplacement ni remboursement pour son billet d'avion, qui lui aura tout de même coûté près de 1 200 euros.
Pis, la compagnie aérienne française n'offre aucune solution à son voyageur, qui se retrouve contraint de réserver un nouveau vol pour Madagascar une semaine plus tard, en classe affaires, pour un coût de 2 875 euros cette fois-ci... De quoi provoquer l'ire du passager, qui décide de s'engager dans un véritable bras de fer judiciaire avec Air France.
Soutien décisif de l’UFC-Que Choisir
Face à l’absence de réponse satisfaisante de la part d’Air France, le passager décide de solliciter l’aide de l’antenne de l'Ardèche de l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir. Me Wissam Bayeh, avocat et vice-président de l’association, explique en effet auprès de nos confrères de France Bleu que la loi européenne sur les droits des passagers est claire : « En cas d’annulation sans préavis d’au moins quinze jours, la compagnie doit rembourser le billet et verser une indemnisation de 600 euros. »
Le dossier étant solide, l’UFC-Que Choisir accompagne le plaignant dans sa procédure judiciaire contre Air France. Finalement, après trois ans de bataille, le tribunal de Marseille a tranché en faveur du voyageur en condamnant la compagnie aérienne française le 15 décembre 2024. Celui-ci lui impose de rembourser l'intégralité du premier billet, soit 1 162,64 euros, auxquels s'ajoutent une indemnisation forfaitaire de 600 euros et 500 euros pour ses frais de justice... Une compensation bien maigre au vu de la durée de cette bataille juridique et du prix que le voyageur a dû débourser pour son second billet...
Un procès délibérément prolongé ?
Pourquoi trois ans de procédure ont-ils été nécessaires pour régler cette affaire ? Me Wissam Bayeh explique que certaines grandes entreprises, notamment des compagnies aériennes, ne sont pas étrangères à cette stratégie. Les compagnies aériennes ont l'obligation légale de « prévenir le consommateur quant à l'annulation, dans un délai de quatorze ou quinze jours avant, et surtout apporter la preuve de cette information ».
Air France a multiplié les recours et les manœuvres pour retarder le verdict, et ce, pour une somme dérisoire pour la compagnie aérienne, mais significative pour le voyageur. « En général, ne vous laissez pas faire. Certes, les procédures sont longues et c'est là-dessus que les grandes sociétés espèrent essouffler le consommateur. Mais il faut avoir le souffle long », insiste l’avocat.