L’Union européenne (UE) menace Microsoft d’une lourde amende pour abus de position dominante, quelques jours seulement après avoir ciblé Apple pour des problèmes au niveau de la concurrence sur l’App Store.
Concurrence : au tour de Microsoft de risquer une amende
La Commission européenne accuse l'entreprise de Redmond de lier son application de visioconférence Teams à ses célèbres logiciels de bureautique tels que Word et Excel. Malgré les engagements de Microsoft pour remédier à la situation, les autorités européennes estiment que ces mesures sont insuffisantes.
Microsoft : abus de position dominante sur Teams ?
La Commission européenne a lancé une enquête en juillet 2023 concernant des pratiques anticoncurrentielles de Microsoft. L'accusation principale est que Microsoft utilise sa position dominante sur le marché pour promouvoir son application Teams en la liant à ses autres produits de bureautique. Selon l'UE, cette pratique limite la concurrence en empêchant les autres applications de visioconférence d'avoir une chance équitable sur le marché. Les autorités européennes ont publié une "communication des griefs" permettant à Microsoft de se défendre contre ces accusations.
Le 25 juin 2024, la Commission a réitéré ses soupçons, déclarant que les mesures prises par Microsoft jusqu'à présent sont insuffisantes pour rétablir une concurrence équitable. Microsoft avait annoncé en octobre 2023 qu'elle dissocierait Teams de ses suites Office 365 et Microsoft 365, permettant aux clients d'acheter ces logiciels sans Teams à un prix inférieur. Cependant, cette mesure entrée en application le 1er avril 2024 n'a pas apaisé les inquiétudes de Bruxelles.
Concurrence : Slack s’attaque à Microsoft
Les accusations contre Microsoft proviennent principalement de la start-up américaine Slack, rachetée par Salesforce. Slack avait déposé une plainte en juillet 2020 auprès de la Commission européenne, accusant Microsoft de concurrence déloyale. Face à des pertes de parts de marché, Slack a allégué que Microsoft utilise ses logiciels dominants pour promouvoir Teams de manière injuste.
Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, a déclaré que Microsoft a désormais l'opportunité de répondre aux préoccupations de la Commission. Le président de Microsoft, Brad Smith, a répondu que l'entreprise continuerait à dialoguer avec Bruxelles pour trouver des solutions et éviter une lourde amende. « Après avoir dégroupé Teams et pris les premières mesures d’interopérabilité, nous apprécions la clarté supplémentaire apportée aujourd’hui et nous nous efforcerons de trouver des solutions pour répondre aux préoccupations restantes de la Commission. »
Des dizaines de milliards d’euros d’amende pour Microsoft ?
Si Microsoft ne se conforme pas aux exigences de la Commission européenne, elle risque une amende pouvant atteindre jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires annuel. Soit une amende de plusieurs dizaines de milliards de d’euros, étant donné la taille de l'entreprise et son chiffre d’affaire smondial de plus de 200 milliards de dollars. Microsoft a déjà été sanctionnée à plusieurs reprises par Bruxelles pour des pratiques anticoncurrentielles, et cette nouvelle accusation pourrait encore aggraver sa situation.