Face à une augmentation significative des tarifs des complémentaires santé, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a exprimé son inquiétude. Cette situation soulève des questions sur la balance entre les besoins économiques des mutuelles et l’impact financier sur les patients.
Complémentaires santé : des prix « intenables » accuse le gouvernement
Les tarifs des complémentaires santé sont sur le point de connaître une véritable flambée estimée entre 8 et 12,5% pour l'ensemble du secteur. Cette prévision, avancée par le spécialiste Addactis, a provoqué une réaction vive du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui a qualifié cette situation de « pas tenable ». Dans une déclaration sur France 3, il a mis en garde les mutuelles contre la transformation des patients en variables d'ajustement de leur modèle économique.
La hausse qui ne passe pas
Cette hausse tarifaire répond à une augmentation des remboursements aux assurés, une inquiétude exprimée par les complémentaires santé dès octobre dernier. Des groupes comme AG2R La Mondiale prévoient d'augmenter leurs cotisations de 8 à 9% en 2024. Les dépenses de santé des Français ont connu une croissance, avec une augmentation de plus de 4% des prestations de santé versées au premier semestre. Des entreprises comme Malakoff Humanis ont déjà subi une hausse significative de leurs remboursements.
L'augmentation des coûts pour les complémentaires santé s'explique également par le transfert de 500 millions d'euros de dépenses dentaires supplémentaires par an de l'État aux complémentaires. Cette décision, résultant de la réforme du 100% Santé, a réduit le remboursement de ces dépenses par l'Assurance maladie de 70% à 60%, plaçant une charge plus lourde sur les mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance.
Les complémentaires santé sur le qui-vive
Le directeur général d'AG2R La Mondiale, Bruno Angles, a souligné l'impact inévitable de ces facteurs sur les cotisations des Français. Le dirigeant demande une collaboration plus étroite entre l'Assurance maladie et les complémentaires santé pour maîtriser l'augmentation des dépenses de santé. En effet, les dépenses des mutuelles devraient s'élever à 1,5 milliard d'euros supplémentaires en 2024.
Aurélien Rousseau reconnaît la logique d'une hausse modérée des tarifs en raison de l'inflation et de l'augmentation des charges. Toutefois, il conteste les hausses excessives, plaidant pour une adaptation des tarifs qui ne nuise pas au pouvoir d'achat des Français. Si la discussion avec les mutuelles reste ouverte, le ministre n'écarte pas la possibilité de sanctions en cas de hausses jugées disproportionnées.