Les compagnies ferroviaires jouent un rôle essentiel dans la mobilité européenne. Cependant, certaines d’entre elles se distinguent de manière négative par leur qualité de service et leur rapport qualité-prix. Selon un récent classement établi par l’ONG Transport et Environnement (T&E), voici un panorama des meilleures et des pires entreprises ferroviaires d’Europe en 2024.
Train : quelles sont les pires compagnies ferroviaires en Europe ?
Critères de classement
L'évaluation réalisée par T&E sur les différentes compagnies ferroviaires européennes repose sur huit critères principaux, parmi lesquels :
- Le prix qui concernent les tarifs appliqués aux trajets moyenne et longue distance.
- La fiabilité : il s'agit essentiellement de la ponctualité et la fréquence des retards ou annulations.
- Les programmes de réduction : à savoir quelle est la disponibilité d'offres promotionnelles pour les voyageurs.
- L'expérience client, c'est-à-dire la qualité globale perçue par les utilisateurs.
- La présence de trains de nuit et de places pour les vélos qui sont les indicateurs d'une offre diversifiée et durable.
- Les politiques de compensation comme par exemple les remboursements en cas de retard ou d'annulation.
Le podium des meilleures entreprises
Avec ses trains à grande vitesse, Frecciarossa, la compagnie ferroviaire italienne, Trenitalia, arrive en tête du podium grâce à un excellent rapport qualité-prix, une grande fiabilité quant aux horaires des trains et une bonne expérience utilisateur, bien que l'accueil des vélos puisse être amélioré.
En deuxième position, on retrouve les CFF (Chemins de fer fédéraux suisses). La compagnie ferroviaire suisse excelle en ponctualité (supérieure à 90 %) et la disponibilité de services adaptés aux voyageurs (train de nuit, vélo) fait d'elle un exemple à suivre en la matière. Enfin, en troisième position, RegioJet, l'opérateur tchèque est salué pour ses tarifs très compétitifs, sa fiabilité et son expérience client.
Les pires compagnies ferroviaires
Classée dernière, Eurostar est condamnée pour des prix deux fois supérieurs à la moyenne européenne, une fiabilité insuffisante (retards fréquents) et l'absence d'options pour les vélos. Victor Thévenet, coordinateur de l'étude, souligne : « Les tarifs élevés ne garantissent pas une qualité de service. Eurostar devra améliorer ses performances pour rester compétitif ».
Avant-dernière du classement, la compagnie ferroviaire grecque, Train hellénique, souffre de retards récurrents et d'infrastructure vieillissante et mal entretenue. Ouigo, filiale à bas coût de la SNCF, Ouigo est pointée du doigt pour une fiabilité médiocre et l'absence de tarifs réduits, malgré des prix de base compétitifs.
Focus sur la SNCF
Bien que la SNCF se classe cinquième dans le classement des compagnies ferroviaires les plus fiables, plusieurs axes d'amélioration sont nécessaires comme le coût élevé des billets qui reste un frein pour de nombreux usagers. Des problèmes de fiabilité sont également à travailler comme les retards et annulations fréquents. Et enfin, sa politique vélo qui est peu avantageuse, comparée aux normes suisses.
Perspectives d'amélioration
Le rapport de T&E propose plusieurs recommandations pour améliorer le secteur ferroviaire en Europe :
- Investir dans les infrastructures pour moderniser des réseaux et ainsi réduire les retards.
- Encourager la concurrence : des prix compétitifs, comme en Italie, pourraient améliorer les services.
- Développer les trains de nuit : une alternative écologique et pratique pour les longs voyages.
Un avenir ferroviaire à repenser
Les disparités entre les compagnies ferroviaires démontrent l'importance d'un soutien accumulé des États. L'exemple de l'Italie, avec Trenitalia, illustre que des investissements publics bien ciblés peuvent transformer l'expérience des voyageurs. Mais la pression exercée par des rapports tels que celui de T&E pourrait encourager des changements durables dans le secteur ferroviaire européen.