Données personnelles : les associations s’attaquent à Méta

Une coalition d’associations de consommateurs, issue de huit pays européens, sont montées au créneau contre Méta (Facebook et Instagram). Ces dernières lui reprochent son abonnement payant du fait qu’il ne respecterait pas la législation européenne concernant la protection des données de ses utilisateurs.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 29 février 2024 à 14h00
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Données personnelles : les associations s’attaquent à Méta - © Economie Matin
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Une coalition d'associations européenne portent plainte contre Méta

Depuis novembre 2023, Méta, propriété de Mark Zuckerberg, propose à ses utilisateurs européens un dilemme : continuer à bénéficier gratuitement de Facebook et Instagram tout en acceptant une collecte intensive de leurs données pour de la publicité ciblée, ou s'abonner moyennant finance pour échapper à cette surveillance. Selon l'entreprise, l'abonnement répondrait aux exigences réglementaires européennes. Pour les associations de consommateurs, il ne s'agit rien d'autre que d'une énième manœuvre de Méta pour contourner les fondements du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données). Résultat : plusieurs associations de consommateurs, dont UFC-Que Choisir pour la France, d'Espagne, de Slovénie, de Slovaquie, du Danemark, de la Norvège, de la Grèce et de la République tchèque, ont créé une coalition afin de porter plainte contre l'entreprise de Mark Zuckerberg.

Ces dernières pointent du doigt le prix de l'abonnement proposé par Méta qui s'élève à 10 euros pour une utilisation de ses applications sur ordinateurs et grimpe jusqu'à 13 euros mensuels pour une utilisation via un smartphone. Autant dire que ces prix ont de quoi décourager la majorité des consommateurs qui n'ont finalement d'autre choix, s'ils souhaitent continuer à utiliser Facebook et Instagram, à accepter la collecte de leurs données personnelles.

Entre consentement forcé et collecte excessive

Les critiques ne se sont pas fait attendre. « Ce genre de modèle commercial fondé sur la surveillance pose toutes sortes de problèmes par rapport au RGPD », souligne Ursula Pachl, directrice générale adjointe du BEUC (Bureau Européen des Unions de Consommateurs). Le RGPD tel que réglementé par la législation européenne stipule en effet que le consentement doit être « librement donné », une condition que Méta semble effectivement enfreindre en conditionnant l'accès à ses services à une acceptation de la collecte de données finalement forcée. 

« Meta semble penser que pour gagner de l'argent avec la publicité, il est justifié de collecter toutes les données imaginables sur les consommateurs », dénonce le BEUC. Au-delà de la question du consentement, c'est la philosophie même de la collecte de données par Méta qui est remise en question. Les associations plaident pour une minimisation de cette collecte, conformément aux règles de l'UE, et appellent à une plus grande transparence de la part du géant américain. Le Comité européen de la protection des données (EDPB) doit rendre un avis sur cette question d'ici à la fin du mois de mars 2024, un verdict attendu de pied ferme par les défenseurs de la vie privée et les consommateurs.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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