La CGT rejoint les agriculteurs : vers la grève générale ?

La colère des agriculteurs ne désemplit pas et les choses commencent à prendre de l’ampleur. Dans un communiqué datant de ce jeudi 25 janvier 2024, la CGT a appelé tous ses militants à rejoindre le mouvement et à l’élargir.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 25 janvier 2024 à 15h55
agriculteurs, agriculteurs en colère, syndicat, CGT, gouvernement, manifestation, gilets jaune
La CGT rejoint les agriculteurs : vers la grève générale ? - © Economie Matin
26%des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté

La CGT rejoint le mouvement des agriculteurs

Il n'y a « pas du tout de panique au sein du gouvernement », assurait le ministre de l'Agriculture lundi 22 janvier 2024 après avoir annoncé le report de « quelques semaines » de son projet de loi « en faveur du renouvellement des générations en agriculture ». Dans son communiqué de ce jeudi 25 janvier 2024, le syndicat de la CGT a appelé l'ensemble de ses militants « partout où c'est possible », à rejoindre le mouvement des agriculteurs.

« Nos échanges doivent permettre d'élargir la mobilisation et de créer des convergences sur les moyens de bien vivre de son travail, de bien manger, tout en protégeant notre santé et celle de la planète », précise le communiqué. L'annonce de la CGT semble avoir eu son effet et l'exécutif paraît être épris d'une certaine panique. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a d'ores et déjà prévu d'annoncer de nouvelles mesures en direction des agriculteurs vendredi 26 janvier. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, quant à lui, sera l'invité du journal de 20 heures de ce jeudi 25 janvier 2024.

Vers une crise des Gilets jaunes bis ?

Les agriculteurs, de leur côté, avec l'appui de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA), ont clairement exprimé leurs revendications, réclamant des aides immédiates et un allègement des contraintes environnementales. « Ce n'est pas une base de négociations, c'est une demande complète dans laquelle il n'est pas question qu'on fasse ses courses », a déclaré avec fermeté, Arnaud Rousseau, président du principal syndicat agricole, la FNSEA. S'il convient qu'il puisse être quelque peu difficile pour le gouvernement de s'attaquer au mille-feuille européen (mais après tout - il est surtout question de volonté et de projet politique), il lui est possible d'agir, dès à présent, sur certaines revendications des agriculteurs. Y figure parmi elles : leur demande de réduire la taxe sur le carburant, l'augmentation de leur rémunération, l'indemnisation totale des frais qu'ils ont dû essuyer suite aux maladies qui ont frappé le bétail, et celle liée aux derniers événements climatiques.

Le mouvement continue de s'amplifier en France, mais aussi à travers l'Europe. Depuis maintenant plus d'une semaine, plusieurs autoroutes sont bloquées, les points de filtrage se multiplient, tout comme les actions contre les bâtiments officiels (dépôt de lisier, remorques chargées de pneus débarquées), et les enseignes de la grande distribution telles que E.Leclerc et Super U. Les syndicats agricoles de la région Île-de-France ont annoncé le blocage de Paris, vendredi 26 janvier 2024. Les renseignements alertent sur un possible envenimement de la situation. Selon eux, « l'attente constitue clairement un facteur de désordre qui pourrait conduire à des actions tous azimuts (...) les risques de trouble à l'ordre public sont réels ». Une crise des Gilets jaunes bis semble bien se profiler, au grand dam du gouvernement qui souhaitait à tout prix l'éviter, et qui n'a pourtant rien fait pour l'en empêcher.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

Aucun commentaire à «La CGT rejoint les agriculteurs : vers la grève générale ?»

Laisser un commentaire

* Champs requis