Climat : 7,5 milliards d’euros d’amende pour les constructeurs d’ici 2025

Les fabricants d’automobiles en Europe doivent réduire les émissions moyennes de leurs véhicules de 15% d’ici 2025 au nom du climat. Avec un ralentissement des ventes de voitures électriques, les entreprises risquent des amendes de plusieurs milliards d’euros. Les constructeurs appellent à une révision des délais imposés.

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Publié le 25 juillet 2024 à 16h00
Climat : les grosses amendes que craignent les constructeurs automobiles. Unsplash
Climat : les grosses amendes que craignent les constructeurs automobiles. Unsplash - © Economie Matin

Des régulations climatiques strictes

Pour répondre aux défis climatiques, l'Union européenne impose aux constructeurs automobiles des normes rigoureuses en matière de réduction des émissions de CO2. En 2025, les véhicules neufs devront afficher une baisse de 15% des émissions par rapport à 2021, et en 2030, cette réduction devra atteindre 55%. Ces objectifs sont essentiels pour que le secteur automobile contribue à la lutte contre le changement climatique.

Cette réglementation vise à accélérer l’adoption des véhicules électriques. Cependant, les ventes de ces voitures ne progressent pas vraiment. En juin 2024, les ventes de voitures électriques ont même diminué de 1%. Cette tendance inquiète les constructeurs, qui estiment que les objectifs européens sont inatteignables sans une augmentation des aides gouvernementales et le développement des infrastructures de recharge.

Des amendes colossales à l'horizon

Les constructeurs automobiles font face à des amendes potentielles de plusieurs milliards d'euros s'ils ne parviennent pas à respecter les normes de réduction des émissions. Les analystes de la banque UBS prévoient des pénalités de 7,5 milliards d'euros pour l'ensemble du secteur d'ici 2025. Volkswagen, particulièrement exposé, pourrait assumer plus de la moitié de cette somme. Le groupe a même demandé une suspension des amendes, soulignant l'importance de revoir les échéances fixées.

Pour éviter ces amendes, les constructeurs doivent ajuster rapidement leurs stratégies. Renault, par exemple, demande un report de l'interdiction des moteurs thermiques de 2035 à 2040. D'autres constructeurs misent sur les motorisations hybrides et hybrides rechargeables pour réduire les émissions tout en répondant aux besoins du marché. Néanmoins, sans une hausse significative des ventes de véhicules électriques, les amendes semblent inévitables.

Des marques particulièrement exposées

L'impact des régulations climatiques varie selon les constructeurs. Volkswagen est l'un des plus vulnérables, avec des investissements dans l'électrique qui ne se traduisent pas encore par des résultats concrets. D'autres grands constructeurs sont également en difficulté, contraints de trouver un équilibre entre les exigences réglementaires et les réalités du marché.

Renault, dirigé par Luca de Meo, prône une approche plus flexible. En tant que président de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (Acea), De Meo appelle à une révision des délais pour permettre aux constructeurs de s'adapter sans risquer des pénalités dévastatrices. La réduction des aides à l'achat en Allemagne montre bien la fragilité du marché des véhicules électriques sans soutien public.

Adapter les stratégies pour survivre

Pour éviter les pénalités et atteindre les objectifs climatiques, les constructeurs doivent repenser leurs stratégies. Il est crucial pour eux d'augmenter la part de marché des véhicules électriques, qui représente actuellement environ 12,5% des immatriculations en Europe. Cette proportion devrait atteindre entre 20 et 25% pour espérer échapper aux amendes. Affaire à suivre.

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Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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