Les faux billets en hausse de 24% dans l’UE en 2023

L’année 2023 a été marquée par une résurgence inattendue de la contrefaçon de billets de banque dans l’Union européenne, avec une augmentation de 24 % des saisies, selon les données publiées récemment par la Banque centrale européenne (BCE). Près de 500 000 faux billets, principalement des coupures de 20 et 50 euros, ont été retirés de la circulation, remettant en question la sécurité financière de la zone euro.

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Par Rédacteur Publié le 20 février 2024 à 18h00
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20 EUROSLes coupures de 20 et 50 euros sont les plus faussées.

Tendance à la hausse et impact économique

La BCE a récemment révélé des chiffres alarmants sur la contrefaçon de billets dans l'UE, avec une nette augmentation de 24 % entre 2022 et 2023, pour un total de 500 000 faux billets. Les coupures de 20 et 50 euros représentent plus de 70 % des saisies. L'impact économique de cette hausse dépasse d’ailleurs son préjudice financier réel. Si le nombre absolu de faux billets demeure en effet négligeable par rapport aux 29,8 milliards de billets authentiques en circulation (0,00017%), une telle hausse pourrait avoir des répercussions sur la confiance dans la monnaie européenne. Il suffit d’être confronté une fois à un faux billet pour douter de tous les billets, et les autorités sont très attentives à éviter qu’une telle défiance s’installe.

Contexte historique et sécurité monétaire

Pour contextualiser cette hausse de la contrefaçon, il est essentiel d'examiner l'évolution historique de la sécurité monétaire dans la zone euro. Entre 2013 et 2019, la BCE a introduit une série de billets baptisée "Europe", dotée de dispositifs de sécurité renforcés pour combattre la contrefaçon. En complément, la banque centrale européenne a mis fin à l’émission de nouveaux billets de 500 euros, fin 2018, une mesure proactive pour contrer les trafics monétaires.

Mais cette hausse spectaculaire montre bien que les criminels conservent, dans ce domaine, une capacité d’adaptation aux évolutions. Le fait que la grande majorité des saisies concernent des billets de 20 et 50 euros, c’est-à-dire des « petites coupures », tendrait ainsi à montrer que les faussaires se concentrent sur les « petites » transactions, celles où l’authenticité des billets est rarement vérifiée.

Nouvelles menaces : quand les faussaires se servent d’Internet

Les forces de l’ordre pointent également une utilisation croissante d’Internet par les faussaires pour diffuser leurs faux billets. Les réseaux sociaux et les messageries chiffrées sont devenus des canaux de vente illégaux, plus difficile à tracer, nécessitant des compétences cyber particulièrement recherchées – et donc rares, y compris dans la police ou la gendarmerie.

Qui plus est, la lutte contre la fausse monnaie européenne est bien souvent une affaire internationale, surtout en France. « Traditionnellement, la fausse monnaie présente en France vient majoritairement d'Italie, et notamment de la région de Naples, où des groupes criminels se sont spécialisés dans la production de fausse monnaie », pointe ainsi Yannette Bois, cheffe de l'Office central pour la répression du faux monnayage. Ce paramètre impose une coopération internationale pour lutter efficacement contre ces activités criminelles.

Mesures prises et perspectives futures

Face à cette résurgence de la contrefaçon, les autorités financières intensifient leurs efforts pour combattre ces activités illégales. Davantage de pédagogie doit permettre d’obtenir un soutien plus actif des particuliers et des professionnels, indispensables pour identifier un premier faux, et remonter ensuite une filière. La BCE continue ainsi d'éduquer le public sur la méthode "toucher, regarder, incliner" pour vérifier l'authenticité des billets. « Si le doute persiste, veuillez prendre contact avec la police, votre banque centrale nationale ou votre propre banque », recommande la BCE dans son communiqué.

La banque centrale rappelle que ses services étaient disponibles pour aider « les professionnels manipulant régulièrement des espèces, en veillant à ce que les machines de traitement des billets puissent identifier systématiquement les faux billets et les retirer de la circulation ».

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