L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a publié le 17 octobre 2023 des prévisions macroéconomiques qui suscitent de vives inquiétudes. Selon cet organisme, financé par le gouvernement, la France pourrait connaître un « retournement de la courbe du chômage » dès la fin de l’année 2023, et plus particulièrement en 2024. Bref : c’est le retour d’un chômage en hausse.
Chômage : êtes-vous prêts pour la fin de la baisse ?
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Modifié le 17 octobre 2023 à 11h47
5%Le plein emploi est atteint lorsque le chômage tombe sous la barre des 5%.
La création d’emplois ralentit en France en 2023
Après une année 2022 prometteuse, les six premiers mois de 2023 ont vu la création de 172 000 emplois. Une bonne nouvelle qui cache néanmoins une autre facette. Celle d’un ralentissement qui s'est manifesté dès le deuxième trimestre.
L'OFCE estime que le taux de chômage, actuellement à 7,2%, risque d’augmenter. Les prévisions de l’organisme tablent sur une hausse à 7,9% d'ici la fin de l'année 2024. Cette augmentation serait notamment due à une croissance de la population active, conséquence de la mise en œuvre de la réforme des retraites.
L’exécutif ne réussirait donc pas à atteindre son objectif de « plein emploi », soit moins de 5 % de chômage. Et ce serait en partie la faute de la réforme des retraites, que les Français ont majoritairement rejetée et qui a été adoptée de force.
Taux de chômage : la croissance économique inquiète
L'OFCE pointe du doigt plusieurs éléments préoccupants. Tout d'abord, la croissance modérée de l'activité économique et le rattrapage partiel des pertes de productivité antérieures pourraient mettre fin à l'élan de l'emploi que nous avons connu récemment. 2024 pourrait être marquée par une baisse de l'inflation, selon l’OFCE. Mais également par une croissance économique timide, estimée à 0,8%. « 2024 serait l'année de la baisse de l'inflation (3,3% en moyenne annuelle et 2,3% en glissement annuel en fin d'année) mais la croissance resterait modeste (0,8%) en raison de la pleine matérialisation des effets des hausses des taux d'intérêt directeurs », écrit l’Observatoire dans ses prévisions.
Le gouvernement français, dans son projet de budget pour 2024, mise sur une croissance du produit intérieur brut de 1,4%. De son côté, la Banque de France prévoit une croissance de 0,9%. L'OFCE, quant à elle, estime que la politique monétaire pourrait réduire la croissance du PIB de 0,9 point en 2024. Et ce n’est pas tout : « malgré la réduction des mesures budgétaires exceptionnelles, le déficit public resterait à 4,8% du PIB en 2023 et 2024 en raison principalement d'une croissance atone ».