Face à la remontée du chômage, le gouvernement cherche la parade. Selon la Tribune du Dimanche, Matignon souhaite revoir la possibilité pour les employeurs de faire des ruptures conventionnelles.
Chômage : la fin des ruptures conventionnelles ?
Un tour de vis pour réduire le chômage
La rupture conventionnelle, introduite en 2008, représente un compromis entre démission et licenciement, offrant aux employés une porte de sortie avec indemnités tout en permettant aux employeurs de gérer les effectifs sans conflit. Son attrait repose sur une flexibilité accrue pour les entreprises, encourageant les embauches en CDI. Cependant, cette souplesse a un coût. La hausse spectaculaire des ruptures conventionnelles, passant de 421 000 en 2017 à plus de 500 000 récemment, met en lumière un effet pervers : une charge croissante pour l'assurance chômage, les salariés s'inscrivant en masse à Pôle Emploi après une rupture.
La situation économique actuelle, marquée par une augmentation du chômage, pousse le gouvernement à réévaluer ce dispositif. C’est en tout cas une piste avancée. Le constat est clair : si les ruptures conventionnelles offrent une flexibilité, elles peuvent aussi encourager une rotation de l'emploi préjudiciable à la stabilité du marché du travail. Pour contrer cela, le gouvernement a déjà augmenté le forfait social pour les employeurs dès septembre dernier. Objectif : décourager l'usage systématique des ruptures conventionnelles.
Vers un nouvel équilibre du marché du travail ?
Le gouvernement, conscient de l'impact des ruptures conventionnelles sur les seniors, a aussi dans son viseur la réduction de la durée d'indemnisation pour les plus de 55 ans. Cette démarche s'inscrit dans une volonté plus large de favoriser l'emploi des seniors, souvent plus vulnérables dans un marché de l'emploi fluctuant. Mais surtout, de lutter contre le chômage de ces personnes.
Des négociations sont en cours avec les syndicats et le patronat, abordant des sujets tels que le compte épargne-temps et l'usure professionnelle. Ces discussions pourraient mener à une réforme globale du marché du travail, prévue pour la mi-mars 2024. L'objectif est clair : trouver un équilibre entre la flexibilité nécessaire pour les entreprises et la sécurité des salariés. Sans oublier, au passage, d’alléger la pression sur les finances publiques.