Chaque printemps, le même cirque. Les gondoles des supermarchés se parent de lapins dorés, d’œufs creux et de poules qui n’ont jamais vu une basse-cour. Le consommateur, lui, sort sa carte bancaire et ferme les yeux. Mais cette année, surprise : les cloches n’ont pas sonné l’abondance, elles ont carillonné l’inflation.
Chocolats de Pâques : attendez quelques jours, et vous en mangerez… à moitié prix

+14 %, +23 %, +34 %… À ce rythme, le cacao sera bientôt coté comme l’or
En 2025, acheter du chocolat de Pâques, c’est un peu comme passer à la caisse d’un restaurant étoilé pour un sandwich triangle : même goût sucré, mais la note salée.
- +14 % en moyenne sur 78 références analysées par UFC-Que Choisir (31 mars 2025).
- +23 % pour les produits des marques distributeurs, pourtant supposés économiques (RTL, 14 avril 2025).
- +34 % pour un pauvre lapin au lait de 200 g chez Leclerc, passé de 2,97 € à 3,99 €.
- Chez Milka, le petit lapin de 95 g grimpe de 2,54 € à 3,16 € (+24 %).
- Lindt ? On flirte avec les 4,40 € les 100 g, +14 % par rapport à 2024.
- Et chez Nestlé, la boîte “chasse aux œufs” de Smarties gagne 85 centimes, soit 5,48 €, un bond de +18 %.
Et pourquoi cette flambée ? Parce que le cours du cacao a été multiplié par cinq entre 2023 et mi-2024, selon le Syndicat du chocolat. Sécheresse, maladie des cacaoyers, spéculation effrénée : le cocktail parfait. Les industriels, qui avaient jusqu’ici tamponné l’impact grâce à des contrats à long terme, n’ont plus d’amortisseur. Les hausses, cette fois, atterrissent droit sur votre ticket de caisse.
Mais pourquoi payer plein pot ? Le chocolat est meilleur… en promo
Le point de bascule, c’est le mardi suivant Pâques. Parce qu’une fois les cloches envolées, les grandes surfaces n’ont aucune envie de stocker des lapins jusqu’à Noël. Résultat : déstockage massif, jusqu’à -70 % sur tout ce qui croustille, croque et fond. Et ce n’est pas de la théorie : ces rabais sont devenus une mécanique bien huilée de la grande distribution. De Carrefour à Intermarché, en passant par Auchan, c’est la braderie du chocolat. Concrètement, pour 24 euros — le budget moyen annuel d’un foyer français pour Pâques, en hausse de 14 % sur un an selon le Syndicat du chocolat — vous repartez avec le triple de friandises si vous jouez la montre.
Et si cette année on faisait une chasse aux œufs… destockés ?
Moralité : en 2025, celui qui achète son chocolat avant Pâques paie pour les cloches. Celui qui attend en mange à moitié prix, en souriant. Certes, vous n’aurez pas le même choix, mais vous aurez un portefeuille plus dodu. Et au goût ? Spoiler : les papilles ne font pas la différence entre une réduction de 70 % et un lapin à plein tarif.
Alors, cette année, jouez-la malin. Ignorez les œufs à 5 balles, passez votre tour le dimanche, et foncez le mardi. Votre banquier vous embrassera. Votre diététicien un peu moins...