Automobile : l’UE riposte contre le dumping chinois

La Commission européenne envisage d’augmenter considérablement les droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine, une mesure visant à contrer ce qu’elle considère comme des subventions déloyales accordées aux fabricants chinois.

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Par Léopold Aubin Publié le 15 juin 2024 à 11h30
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Pourquoi une taxation sur les voitures chinoises ?

La Commission européenne a dévoilé les résultats de son enquête sur les véhicules électriques chinois, affirmant que les fabricants bénéficient de subventions déloyales, notamment des aides fiscales et des taux d'intérêt avantageux. Ces subventions permettent aux constructeurs chinois d'inonder le marché européen avec des prix très bas, ce qui menace les producteurs européens. Actuellement, les voitures chinoises sont taxées à 10%, un taux qui pourrait augmenter jusqu'à 50% pour certaines entreprises.

La décision européenne s'inscrit dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec la Chine, qui tente de s'imposer sur le marché européen en vendant des véhicules à des prix compétitifs grâce à ces subventions. Cette situation a conduit la Commission européenne à proposer des droits de douane supplémentaires allant jusqu'à 38,1%, une mesure inspirée par les sanctions américaines contre les véhicules chinois.

Les changements prévus

Les nouvelles taxes douanières devraient entrer en vigueur de manière provisoire dès le 5 juillet, avec une période de quatre mois pour finaliser ces droits. Bruxelles prévoit d'appliquer des droits compensateurs de 17,4% au fabricant BYD, 20% à Geely et 38,1% à SAIC. Les constructeurs qui ont coopéré avec l'enquête se verront imposer une taxe moyenne de 21%, tandis que ceux qui ont refusé de coopérer feront face à des taxes plus élevées.

L'impact de ces mesures sera significatif pour les entreprises chinoises qui voient leurs véhicules taxés jusqu'à 50%. Par exemple, SAIC, propriétaire de la marque MG, sera durement touché avec des droits de douane cumulés de 48,1%, incluant les 10% de base plus une surcharge de 38,1%.

Réactions et conséquences

La réponse de la Chine ne s'est pas fait attendre. Le ministère du Commerce chinois a qualifié cette mesure de "protectionniste" et a menacé de prendre des mesures pour défendre ses entreprises. La Chambre de commerce chinoise dans l'UE a également exprimé son mécontentement, qualifiant l'enquête de "chasse aux sorcières".

En Europe, les réactions sont mitigées. Certaines capitales, comme Berlin, s'inquiètent des représailles chinoises et des répercussions sur leur propre industrie automobile fortement dépendante des exportations vers la Chine. D'autres, comme Paris et Madrid, soutiennent fermement ces mesures pour protéger les intérêts européens.

Perspectives et défis

La mise en place de ces nouvelles taxes vise à rééquilibrer le marché et à protéger les emplois dans l'industrie automobile européenne. Cependant, cette décision pourrait exacerber les tensions commerciales entre l'UE et la Chine. Les constructeurs européens craignent des mesures de rétorsion de la part de Pékin, notamment dans d'autres secteurs stratégiques comme les énergies renouvelables et les batteries.

Les discussions entre Bruxelles et Pékin seront cruciales dans les mois à venir pour tenter de résoudre ce conflit et établir des règles du jeu équitables pour tous les acteurs du marché automobile.

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