Le géant chinois serait-il en train de voir sa courbe de croissance économique ralentir pour de bon ? En tout cas, les chiffres publiés ce vendredi 18 octobre 2024 laissent apparaître une progression bien moins importante du PIB. La pire depuis 18 mois.
La Chine enregistre sa pire croissance économique depuis 18 mois
La croissance de la Chine n’augmente plus aussi vite
La croissance économique chinoise, autrefois incontestablement dynamique, fait aujourd'hui face à des vents contraires. Malgré une hausse du PIB de 4,6 % au troisième trimestre de 2024, ce chiffre masque un ralentissement notable, principalement dû à deux facteurs essentiels : la crise immobilière persistante et la faiblesse de la consommation intérieure. Selon le Bureau national des statistiques du pays, la progression du pays atteint son niveau le plus faible depuis un an et demi. La crise immobilière est au cœur de ce ralentissement, avec des promoteurs lourdement endettés, des constructions inachevées et une baisse des prix dans des métropoles autrefois en plein essor.
Les mesures prises par le gouvernement, comme la baisse des taux d'intérêt sur les prêts immobiliers et l'assouplissement des restrictions sur l'achat de biens, n'ont pas suffi à relancer un secteur en déroute. Par ailleurs, ce constat met en lumière l'ampleur du problème auquel les autorités chinoises sont confrontées, avec plus de 500 milliards d’euros déjà alloués pour soutenir les chantiers inachevés.
Malgré ces efforts, le marché reste fébrile. Les grands acteurs bancaires, comme la Bank of China et Industrial and Commercial Bank of China, annoncent des baisses de taux d’intérêt sur les dépôts en yuans, espérant stimuler une demande en berne. Cependant, l’effet de ces mesures reste encore incertain, car la confiance des ménages et des investisseurs semble vaciller.
Une consommation intérieure en berne : un frein à la croissance
Le deuxième facteur pesant lourdement sur l’économie chinoise est la faiblesse persistante de la consommation. Après des années de politique du zéro Covid qui ont paralysé la mobilité, elle peine à retrouver son rythme d'antan. En dépit des efforts de relance, la demande reste fragile, comme le montre la faible progression de l’indice des prix à la consommation (CPI), qui n’a augmenté que de 0,4 % en septembre 2024. Ce chiffre est en deçà des prévisions. Surtout, il reflète la crainte d’une possible déflation si la demande ne repart pas.
Les autorités chinoises se trouvent alors face à un dilemme. D’une part, elles doivent stimuler la demande des ménages pour éviter une déflation, mais d’autre part, elles ne parviennent pas à instaurer des mesures suffisamment convaincantes pour restaurer la confiance. En parallèle, l'insécurité de l’emploi, notamment dans le secteur immobilier et industriel, contribue également à freiner les dépenses des ménages.