La réforme qui transforme Pôle Emploi en France Travail inquiète : elle va faire exploser les chiffres du chômage en France. La raison : la mesure principale, l’inscription automatique des demandeurs d’emploi qui va faire bondir le nombre d’inscrits. De quoi se poser la question : avons-nous jamais réellement eu de la part du gouvernement les vrais chiffres du chômage en France ?
Alerte rouge ! Les chiffres du chômage français ont été truqués, voici pourquoi !
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Publié le 25 juin 2024 à 6h00
5%Le plein emploi est atteint lorsque le chômage baisse sous la barre des 5%.
Pourquoi le nombre de chômeurs va exploser en France ?
La loi de décembre 2023, instaurant France Travail, prévoit l'inscription automatique de toute personne ayant besoin d'emploi. Cette mesure concerne notamment les bénéficiaires du RSA, les jeunes suivis par les missions locales et les personnes handicapées suivies par le réseau Cap emploi. Or, pas toutes ces personnes, pour des raisons diverses, n’apparaissaient dans les statistiques de Pôle Emploi.
Les expérimentations menées dans 47 territoires, impliquant 25.300 bénéficiaires du RSA, illustrent déjà cette tendance. À partir du 1er janvier 2025, 300.000 jeunes et 1,2 million de bénéficiaires du RSA (dont seuls 40 % sont actuellement inscrits) vont grossir les rangs de France Travail. Ainsi, le nombre d'inscrits pourrait passer de 6,1 millions à 7,6 millions, créant ainsi une véritable explosion des chiffres du chômage. Car, du jour au lendemain, la France se retrouverait ainsi avec 1,5 million de chômeurs en plus, explique notamment le journal Les Echos.
De nouvelles catégories pour les chômeurs qui viennent d’arriver ?
Les nouveaux inscrits présentent des situations variées vis-à-vis de l'emploi. Comme le souligne le CNIS (Conseil national de l'information statistique), « ces nouveaux inscrits seront dans des situations très diverses au regard de l'emploi ». En particulier, ceux faisant face à des freins importants (difficultés de logement, situations de proches aidants, problèmes de santé) bénéficieront d'un accompagnement social et ne seront pas tenus de rechercher activement un emploi.
Cette diversité rendra l'interprétation des séries d'inscrits particulièrement complexe. En effet, France Travail et le ministère du Travail classent les inscrits en cinq catégories statistiques : A, B, C, D, et E. À ces catégories, deux nouvelles seront probablement ajoutées : F (suivi social) et G (en attente d'orientation).
Les chiffres du chômage sont toujours faux !
Actuellement, la publication trimestrielle se concentre sur les catégories A, B, et C, sans offrir une analyse approfondie ni même inclure les catégories D et E qui regroupent les personnes sans emploi mais sans l’obligation d’en chercher, par exemple à cause d’un arrêt maladie ou d’une formation en cours. Mais la réforme de France Travail impose-t-elle de renverser cette approche ? Les partisans de cette réforme soutiennent que la publication doit inclure toutes les personnes en marge de l'emploi pour mieux refléter la réalité du marché du travail.
L'évolution des flux entre les catégories (notamment de G vers les autres) pourrait permettre d'évaluer l'efficacité de la réforme, basée sur un accompagnement personnalisé. Si cette approche est adoptée, cela fera de la publication du taux de chômage de l'Insee, non concernée par France Travail, la seule vraie mesure du chômage en France. L’Insee utilise en effet les statistiques du Bureau International du Travail (BIT), qui permettent une comparaison internationale mais affichent généralement un taux de chômage inférieur à la réalité.
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