Chaudières à gaz : l’interdiction en 2026 abandonnée ?

Face à une annonce initiale controversée concernant l’interdiction des chaudières à gaz, le gouvernement français a récemment opéré un revirement stratégique. Cette énergie, bien que carbonée, pourrait rester d’actualité encore plusieurs années. Les implications pour les ménages français, et particulièrement les propriétaires immobiliers, sont nombreuses et méritent une attention particulière.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 28 juillet 2023 à 9h34
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Chaudières à gaz : l’interdiction en 2026 abandonnée ? - © Economie Matin
18%Le bâtiment, en France, représente 18% des émissions de CO2.

Chaudières à gaz : l'UFC-Que Choisir monte au créneau

Le débat sur les chaudières à gaz

L'UFC-Que Choisir, une association de défense des consommateurs, a vivement critiqué l'objectif du gouvernement de remplacer des millions de chaudières à gaz dans les années à venir. Selon cette association, ce projet pourrait s'avérer « potentiellement très coûteux pour les consommateurs » et son bilan environnemental reste « incertain ».

La position du gouvernement

La Première ministre Élisabeth Borne avait présenté un plan axé sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mettant en avant le remplacement des chaudières comme l'une des principales mesures. Toutefois, aucune date précise n'avait été avancée, bien que 2026 ait été mentionnée comme une « échéance possible ». Les ménages ayant une chaudière à gaz, sans surprise, commençaient à s’inquiéter : allaient-ils réellement devoir changer intégralement leur système de chauffage ?

Les enjeux environnementaux de la fin des chaudières à gaz

Des alternatives énergétiques en question

L'UFC-Que Choisir souligne que les alternatives aux chaudières à gaz, comme les pompes à chaleur (PAC), pourraient nécessiter une augmentation de la production d'électricité. Et ce alors que les tensions, sur le réseau, ont été très importantes durant l’hiver 2022-2023. L'association s'interroge de fait sur le véritable bilan environnemental d'une telle transition énergétique.

Un autre point soulevé est l'efficacité du remplacement des chaudières dans des logements mal isolés. Une telle démarche pourrait conduire à une insuffisance de chauffage ou à une augmentation de la consommation électrique en hiver.

Chaudières à gaz : Le revirement gouvernemental

Pas d'interdiction, mais des incitations

Après avoir envisagé l'interdiction des chaudières à gaz d'ici 2026, le gouvernement a décidé de ne pas aller dans cette direction. Aux Echos, un membre du gouvernement a déclaré : « Il n'y aura pas d'interdiction des chaudières à gaz. Nous allons en revanche supprimer les aides qui subsistaient et jouer sur les incitations à recourir aux autres solutions de chauffage ».

Les raisons du changement

Plusieurs facteurs ont influencé cette décision. La majorité des chaudières à gaz sont produites en Europe, et leurs fabricants se diversifient vers les pompes à chaleurs. Cependant, une grande partie de la valeur ajoutée des PAC est actuellement produite en Asie. De plus, pour de nombreux foyers, l'installation d'un tel dispositif est techniquement impossible, et les coûts demeurent élevés.

Le contexte international a joué en faveur du gaz

Les leçons de l'Allemagne et des Pays-Bas

Le gouvernement français a observé les expériences de l'Allemagne et des Pays-Bas. En Allemagne, la coalition gouvernementale a failli s'effondrer à cause de la question de l'interdiction des chaudières à gaz et au fioul. Les Pays-Bas, quant à eux, ont révisé leur décision d'interdire le chauffage avec des énergies fossiles. Pour le gouvernement, qui ne détient plus de majorité absolue à l’Assemblée nationale, la stratégie est claire : conserver les alliances, bien que fragiles.

La suite des événements

Dans l'immédiat, le gouvernement souhaite prendre le temps d'analyser les retours de la consultation publique sur la décarbonation du bâtiment. Une communication officielle sur ses intentions est attendue en septembre 2023, lors d'un conseil de transition écologique. Car la question reste importante pour la transition énergétique. Le bâtiment, en France, représente 18% des émissions de CO2, et les chaudières à gaz participent fortement à cette pollution.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

2 commentaires on «Chaudières à gaz : l’interdiction en 2026 abandonnée ?»

  • J ai changé de chaudière en décembre 2020 en sachant que les chaudières à gaz seraient abandonnées
    Je me retrouve avec une chaudière à problèmes alors que mon ancienne chaudière classique fonctionnait bien pendant 22 ans
    Je me suis renseigné pour une pompe à chaleur
    J ai été déconcerté d apprendre que cette pompe me coûterait 13000 euros et que je n aurai aucune aide (revenus 53000 euros pour un couple)
    De plus on devait prévoir l installation d un ballon d eau chaude, la PAC ne fournit pas l eau chaude.
    Aujourd hui nous ne savons plus quoi faire les PAC étant inaccessibles pour des catégories moyennes comme nous

    G Lanoy

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  • Bien sûr que les allemands ont changé leur fusil d’épaule en la matière, le gaz est leur principale source d’énergie. Eux au moins, ils sont pragmatiques. En France, le gouvernements devraient cesser de courir après les « verts » adeptes fanatiques du prophète Philippulus de Tintin « L’Etoile Mystérieuse » !

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