L’intelligence artificielle (IA) transforme notre quotidien mais génère dans le même temps une consommation énergétique considérable. ChatGPT, par exemple, utilise dix fois plus d’énergie pour une requête qu’une simple recherche Google. Alors que nous nous dirigeons vers une adoption encore plus large de ces technologies, la question de leur durabilité énergétique devient capitale.
ChatGPT vs Google : quand l’IA consomme dix fois plus d’énergie !
L’appétit insatiable de l’intelligence artificielle
Selon la revue de l'institut polytechnique de Paris publiée en novembre 2024, une simple requête sur ChatGPT consomme dix fois plus d'énergie qu'une recherche Google. Cette différence marque une augmentation considérable de la consommation énergétique due à l'utilisation de modèles d'IA avancés. Cela met en lumière l'urgence de développer des alternatives énergétiques plus vertes pour soutenir cette technologie en expansion. Par ailleurs, la croissance rapide de l'IA pourrait pousser les infrastructures actuelles à leurs limites, nécessitant des investissements massifs dans les énergies renouvelables.
Les centres de données, moteurs de l'IA, ne représentent pour l'instant que 1% de la consommation énergétique mondiale. Toutefois, avec l'expansion rapide de la technologie, leur impact est amené à croître de manière exponentielle. Cette croissance pourrait bientôt positionner les centres de données comme l'un des principaux consommateurs d'électricité sur la planète, dépassant des secteurs traditionnels comme l'industrie et le résidentiel. Si cette tendance se maintient, il deviendra impératif de repenser leur conception et leur alimentation pour intégrer des sources d'énergie renouvelable et durable.
Les géants numériques se tournent vers le nucléaire
Le renouveau d'intérêt pour l'énergie nucléaire aux États-Unis et en France illustre bien la recherche de solutions durables. Ces pays développent des projets pour alimenter leurs infrastructures technologiques tout en tentant de maîtriser leur empreinte écologique. Malgré les efforts de géants tech comme Google pour réduire leur empreinte carbone, l'augmentation de leur consommation d'énergie est inquiétante. Les émissions de CO2 de ces entreprises ont augmenté de près de 48% ces cinq dernières années.
Méta a d’ailleurs annoncé ce 3 décembre vouloir : « Accélérer la prochaine vague nucléaire pour alimenter l'innovation en intelligence artificielle », peut-on sur le site Next.ink.
La société mère de Facebook et WhatsApp a lancé un appel à projets destiné à recruter des développeurs pour construire des réacteurs nucléaires d'ici 2030. L'objectif est de développer une nouvelle source d'énergie pour répondre à la demande croissante des centres de données de l'entreprise, exacerbée par l'avancée rapide dans le domaine de l'intelligence artificielle, notamment les applications s'appuyant sur d'importants modèles de traitement du langage. Meta projette d'acquérir entre 1 et 4 gigawatts d'énergie supplémentaire aux États-Unis d'ici 2030.
Tout en continuant d'investir dans les énergies renouvelables comme le solaire et l'éolien, l'entreprise reconnaît que les projets nucléaires demandent plus de capitaux, sont plus longs à développer, font face à plus de régulations et ont une durée de vie opérationnelle plus longue. Les candidatures sont acceptées jusqu'au 7 février.
Bientôt un moteur de recherche ou un navigateur web propulsés par l’IA
Cette croissance de la consommation d'énergie pourrait conduire à un retour vers les énergies fossiles, les seules actuellement capables de répondre rapidement et en masse aux besoins des industries de pointe. Ce revirement vers les énergies fossiles, bien que pragmatique à court terme, risque d'aggraver les problèmes climatiques en augmentant les émissions de gaz à effet de serre. Par conséquent, il est essentiel de stimuler les investissements dans les technologies d'énergie renouvelable pour contrer cette tendance et soutenir une croissance durable.
En janvier 2024, Sam Altman, le chef d'OpenAI, reconnaissait que les modèles de langage de grande envergure (LLM) étaient trop énergivores. Par ailleurs, avant l'été, Goldman Sachs prévoyait que la demande d'énergie triplerait d'ici à 2030, atteignant 47 gigawatts aux États-Unis, soulignant ainsi que l'accès à l'énergie est un défi majeur pour les développeurs d'IA. Face à cette situation, OpenAI envisage des alternatives comme le développement d'un moteur de recherche et d'un navigateur web, tous deux propulsés par l'IA. Ces innovations pourraient potentiellement réduire la dépendance aux méthodes traditionnelles plus énergivores, tout en offrant des performances accrues.