Les assureurs sont dans le dur. La multiplication des catastrophes liées au changement climatique fragilise le secteur. Un rapport estime qu’il est nécessaire d’augmenter les tarifs pour éviter la création de déserts assurantiels.
Changement climatique : un rapport préconise d’augmenter les assurances
Le changement climatique met les assurances sous pression
À l'heure où les sécheresses, inondations et tempêtes se font de plus en plus menaçantes, un rapport dévoile des pistes à destination des assureurs. Il propose des solutions pour une gestion plus durable et équitable des risques climatiques. Rédigé par Thierry Langreney, un vétéran du secteur, ce document de 116 pages suggère une quarantaine de mesures pour garantir une indemnisation juste des victimes de ces désastres, tout en préservant l'équilibre financier des assureurs. Avec une prévision alarmante de dommages liés aux catastrophes naturelles en hausse de 50 % dans les 25 prochaines années, il est urgent d'agir.
Ce rapport survient dans un contexte où les coûts des catastrophes climatiques ont déjà infligé un lourd tribut aux compagnies d'assurance. Rien que pour l’année 2023, la facture s'élève à 6,5 milliards d'euros. Face à ce changement d'échelle des sinistres, la proposition vise à empêcher l'émergence de déserts assurantiels, des zones où plus aucun assureur ne serait présent, faute de rentabilité.
Une stratégie de mutualisation et de prévention
Le rapport Langreney propose une solution originale : créer un système de vases communicants entre les régions, favorisant ainsi une mutualisation des risques. Cette approche permettrait de soulager les zones les plus touchées par les catastrophes naturelles, en redistribuant une partie des charges vers les régions moins exposées. Une idée qui, malgré sa complexité, pourrait offrir un nouveau souffle au marché de l'assurance face au changement climatique. Autre piste : augmenter régulièrement la surprime au fil des années pour assurer des rentrées d’argent supplémentaires. Mais in fine, c’est l’assuré qui devra en assumer le coût.
De plus, le rapport souligne l'importance de la prévention. En imposant des travaux d'aménagement pour résister aux inondations ou aux sécheresses, les coûts des sinistres pourraient être significativement réduits. Cependant, ces mesures se heurtent à un défi majeur : le financement. Avec la nécessité de trouver 1,3 milliard d'euros supplémentaires par an pour maintenir à flot le régime des catastrophes naturelles, la question de la répartition des coûts entre assureurs, assurés et peut-être le gouvernement, reste ouverte.