Changement climatique annoncé : la chaleur extrême pourrait tuer sept fois plus d’ici 2100

Le changement climatique, sujet d’inquiétude croissante au niveau mondial, est désormais directement associé à une augmentation significative de la mortalité. Selon les dernières études, le nombre de décès liés à la chaleur pourrait être multiplié par sept d’ici la fin du siècle en France et en Europe. Cette évolution dramatique est non seulement une question de santé publique, mais également un enjeu sociétal majeur.

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Par Nicolas Egon Modifié le 26 août 2024 à 9h00
Changement climatique annoncé : la chaleur extrême pourrait tuer sept fois plus d'ici 2100
Changement climatique annoncé : la chaleur extrême pourrait tuer sept fois plus d’ici 2100 - © Economie Matin
10 milliards d'euros En 2022, le coût des sinistres climatiques a été estimé à 10 milliards d'euros

La multiplication par sept des décès liés à la chaleur : une réalité alarmante

Selon une étude publiée le 21 août 2024, si le réchauffement climatique atteint 3°C, plus de 13 000 personnes pourraient mourir chaque année en France à cause de la chaleur. Ce chiffre représente une augmentation de 10 000 décès par rapport à aujourd'hui. Si la température mondiale venait à augmenter de 4°C, le nombre de décès pourrait atteindre 23 000 par an en France, soit sept fois plus qu'actuellement. Cette projection est fondée sur les tendances actuelles du réchauffement climatique et de la mortalité liée aux vagues de chaleur.

Cette tendance n'est pas unique à la France. L'Europe dans son ensemble est également concernée. Les régions du sud du continent, notamment, devraient connaître une hausse significative des décès liés à la chaleur. Selon une évaluation paneuropéenne, sans mesures d’adaptation supplémentaires, 55 000 décès supplémentaires pourraient survenir chaque année d’ici la fin du siècle en raison des températures extrêmes. Cette augmentation représente une hausse de 13,5 % par rapport aux taux de mortalité actuels.

Les disparités régionales en Europe : un gradient nord-sud marqué

Les disparités régionales en Europe sont frappantes. Alors que les décès liés au froid sont actuellement beaucoup plus fréquents dans l'est de l'Europe, les décès liés à la chaleur sont plus de six fois plus fréquents dans le sud que dans le nord. Dans un scénario de réchauffement à 3°C, les décès liés à la chaleur pourraient tripler en Grèce, en France, en Italie et en Espagne. Par exemple, en Grèce, les décès liés à la chaleur pourraient passer de 1 730 aujourd'hui à 4 767 d'ici la fin du siècle. En France, ce nombre pourrait passer de 3 061 à 13 564.

En revanche, dans le nord de l’Europe, bien que les étés deviennent plus chauds, les risques de décès liés à la chaleur resteront relativement faibles. Cependant, ces régions pourraient devenir plus vulnérables aux chaleurs extrêmes en raison du vieillissement de la population, un facteur aggravant des risques liés aux températures élevées.

Les facteurs aggravants : changements climatiques et démographiques

Les principaux facteurs à l’origine de cette augmentation des décès sont de deux ordres : les changements climatiques et les changements démographiques. Les projections montrent que, même si le réchauffement climatique se stabilise à 3°C, la combinaison de ces deux facteurs pourrait entraîner une hausse substantielle de la mortalité.

L'étude menée par des scientifiques du Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne met en lumière l'impact différencié des températures sur la mortalité selon les régions, les âges et les contextes socio-économiques. Cette analyse souligne l'importance de mesures d'adaptation spécifiques à chaque région pour réduire les risques de mortalité liés aux températures extrêmes.

Les implications sociétales de ces projections sont considérables. La hausse des décès liés à la chaleur représente un défi sans précédent pour les systèmes de santé publique en Europe. Les autorités devront non seulement adapter les infrastructures médicales pour faire face à ces défis, mais également mettre en place des politiques de prévention efficaces pour protéger les populations les plus vulnérables, en particulier les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques. Les résultats de ces études doivent inciter les décideurs politiques à prendre des mesures immédiates pour atténuer les effets du changement climatique et protéger la santé publique. La priorité devrait être donnée aux zones et aux communautés les plus vulnérables, afin de minimiser les impacts de ce phénomène sur la mortalité en Europe.

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